Remboursements insuffisants, délais trop importants pour obtenir un rendez-vous, manque de connaissance sur les maladies et troubles oculaires sont souvent les raisons qui nous poussent à retarder nos consultations chez l’ophtalmologiste, pourtant essentielles. C’est inéluctable, notre vue baisse avec l’âge et des bilans réguliers s’avèrent nécessaires pour détecter myopie, astigmatisme et autres affections oculaires. Alors, comment se passe le rendez-vous chez ce spécialiste ?
Malgré la réforme de l’Assurance Maladie, l’ophtalmologiste est l’un des rares spécialistes à pouvoir être consulté directement, c’est-à-dire sans consultation préalable chez votre médecin traitant généraliste. Néanmoins, vous pouvez consulter votre médecin traitant qui peut à son tour vous orienter chez un spécialiste s’il souhaite un avis sur les répercussions oculaires d’une maladie plus générale.
Qu’il s’agisse d’une consultation de routine ou liée à des douleurs et pathologies, il est important que vous soyez au courant de vos antécédents médicaux.
Les antécédents familiaux généraux tout d’abord comme les cas de diabète, d’hypertension et oculaires aussi tels que les cataractes, glaucomes et strabismes.
Vos antécédents personnels ensuite comme le tabagisme et des opérations antérieures. Pensez à apporter les ordonnances en cas de traitements médicaux en cours. Cela peut paraître bizarre mais certains troubles visuels sont parfois liés à des maladies ou à la prise de certains médicaments.
Après cet interrogatoire sur le raisons de votre visite et vos antécédents familiaux et personnels, arrive la consultation proprement dite ! Tout d’abord, l’ophtalmologiste doit déterminer votre acuité visuelle, c'est-à-dire votre capacité à discerner clairement les détails des objets. Ensuite, le médecin vous place à 5 mètres d’un ototype : un tableau de lettres de différentes tailles. En général, si votre vue est bonne vous arrivez sans peine à déchiffrer jusqu’aux lettres les plus petites. Le médecin peut placer des verres devant vos yeux, afin de déterminer si vous distinguez mieux les lettres avec ou sans correction.
Si votre acuité visuelle est parfaite, elle est cotée 10/10, ce qui correspond à celle d’une personne en bonne santé, sans défaut de vision. Si elle est cotée 5/10, cela signifie que votre oeil n’est capable de voir de façon nette que des détails 2 fois plus gros que ceux vus par une personne en bonne santé, sans défaut de vision. Après avoir mesuré votre acuité visuelle, votre oeil sera examiné à l’aide d’une lampe à fente, sorte de microscope permettant de voir des détails anatomiques de l’oeil. Puis l’ophtalmologiste mesure la pression à l’intérieur de votre oeil, appelée pression intra-oculaire, à l’aide d’un aplanomètre. Une élévation de cette pression peut révéler la présence de certaines maladies des yeux comme le glaucome.
Autre examen de routine très important : le fond de l'oeil. Il est pratiqué grâce à un ophtalmoscope, une sorte de loupe équipée d'une lumière qui permet, comme le nom de l'examen l'indique, d'observer le fond de l'oeil. Il permet de détecter toutes sortes de maladies, par nécessairement liées aux yeux d'ailleurs : il permet de confirmer une rétinopathie diabétique ou une DMLA, par exemple, mais il indique aussi la présence d'une tumeur au cerveau, de l'hypertension, une maladie liée à la grossesse ou encore une leucémie. L'ophtalmologue peut utiliser quelques gouttes de collyre pour aider à dilater la pupille avant de réaliser l'examen.
N’oubliez pas : une ordonnance d’ophtalmo est valable trois ans ! En dehors du cas particulier des enfants, une visite annuelle chez l’ophtalmologiste est inutile, que ce soit pour les patients "sains" comme pour les porteurs de lunettes ou de lentilles. Le délai raisonnable se situe entre 2 et 5 ans, selon la personne et l’âge. Pour les personnes de 60 ans et plus, une consultation annuelle est recommandée.
Nos conseils santé ne remplacent en aucun cas la consultation médicale. Seul un spécialiste peut établir un diagnostic et cela au cas par cas. Cependant nos conseils vous guideront vers le bon praticien.