L'acte sexuel produit normalement, lorsqu'il est consenti et réalisé dans le respect et la confiance mutuels, de l'endorphine, hormone du plaisir. Cependant, parfois, il peut être source de douleurs chez la femme, comme (plus rarement) chez l'homme. Comment expliquer ces douleurs ? Allo-Médecins vous dit tout.
Il y a un nom pour désigner les douleurs liées à l'acte sexuel : la dyspareunie. Celle-ci est souvent qualifiée de problème exclusivement féminin. Mais elle touche en fait aussi l'homme. Comme la femme, il peut contracter une infection sexuellement transmissible (IST) avec potentiellement pour conséquence une inflammation des organes génitaux (testicules gonflés et rouges, douleurs lancinantes) ou une infection du système urinaire.
Les rapports sexuels peuvent également être douloureux pour l'homme s'il est allergique au latex du préservatif, au lubrifiant, au spermicide, ou à tout autre produit utilisé durant l'acte. Il peut ressentir des brûlures au moment de la pénétration si sa partenaire n'est pas assez lubrifiée ou s'il a des cicatrices sur le pénis – après que le frein a lâché par exemple. Le frein est un filet de peau qui permet de retenir le prépuce lors d'une érection et de découvrir ainsi le gland. Il arrive que le frein rompe s'il est trop court ou si le rapport sexuel est trop "énergique". S'ensuit alors un saignement important accompagné de vives douleurs. Il faut tout de suite interrompre le rapport et comprimer le gland pour stopper le saignement, et le lendemain prendre rendez-vous chez le médecin traitant ou se rendre aux urgences si l'hémorragie dure plus d'une demi-heure. Une suture est peut-être nécessaire.
Enfin, outre la pénétration, l'éjaculation peut s'avérer douloureuse si la prostate rencontre des problèmes. Dans tous les cas, messieurs, si vous constatez des douleurs pendant ou du moins liées à l'acte sexuel, n'hésitez pas à aller consulter un urologue.
Chez la femme – qui connaît tout de même plus fréquemment que l'homme des douleurs pendant l'acte –, on différencie deux types de douleurs : les douleurs dites "superficielles" (au moment de la pénétration) et les douleurs profondes (au niveau du vagin).
Parmi les douleurs superficielles : des cicatrices ou petites lésions à l'orifice du vagin (suite à une épisiotomie par exemple) ou encore également une allergie au latex ou au lubrifiant peuvent provoquer brûlures et inconfort. On y recense l'inflammation des lèvres à cause d'une IST, d'une infection urinaire ou encore d'une mycose.
Les douleurs profondes concernent, elles, le vagin et le bas-ventre. Elles peuvent être provoquées par des IST, un kyste, un diaphragme mal placé, des problèmes de bassin, ou encore une sécheresse ou un rétrécissement des parois vaginales dues au vieillissement (ménopause). L'endométriose et la maladie inflammatoire pelvienne (MIP) – causée par des IST non soignées comme la chlamydiose et la gonorrhée – peuvent être source de sérieuses douleurs et difficultés à avoir un rapport sexuel épanoui. Ces deux maladies peuvent en outre gravement impacter la fertilité de la femme atteinte. Dès la moindre douleur ou constat d'une dégradation du plaisir durant l'acte, adressez-vous à votre gynécologue ou médecin traitant.
Tout va bien côté anatomie, pas de lésions cutanées, pas d'inflammation des organes génitaux, pas de symptôme dû à une infection sexuellement transmissible... Et pourtant, l'acte sexuel reste douloureux. La cause est alors à chercher ailleurs.
Chez l'homme, le stress ou un traumatisme sexuel antérieur peuvent entraver l'excitation sexuelle et/ou provoquer des dysfonctionnements érectiles.
Chez la femme, les mêmes causes peuvent résulter en une contraction ou resserrement des parois vaginales dit "vaginisme", la pénétration s'avère très douloureuse voire impossible. S'il est conseillé à une femme pour se détendre de prendre un bain avant l'acte ou d'inspirer et expirer longuement afin de faciliter la pénétration, ces conseils ne sauraient être suffisants pour venir à bout de ses angoisses et de leur conséquence la plus handicapante pour sa vie de femme, le vaginisme. Ce trouble se manifeste sous plusieurs formes (léger à sévère) et ne se soigne pas à proprement parler mais se traite plutôt dans le cadre d'une thérapie par exemple. Si vous constatez chez vous ou votre partenaire une résistance physique "anormale" lors de la pénétration, parlez-en à votre médecin traitant ou adressez-vous à un sexologue, qui vous orientera si besoin vers un psychologue.
Nos conseils santé ne remplacent en aucun cas la consultation médicale. Seul un spécialiste peut établir un diagnostic et cela au cas par cas. Cependant nos conseils vous guideront vers le bon praticien.