Nous employons parfois certains mots sans réellement en saisir le sens : c'est le cas, par exemple, de la nymphomanie. Celle-ci prend ses origines au 19ème siècle. Ce mal exclusivement féminin, concernant un appétit sexuel excessif, était à l’époque considéré comme une maladie. Aujourd'hui le temps a passé et il n’est pas rare de parler d’une personne comme d’une nymphomane sans pour autant prendre en compte la signification patente du mot : entre maladie et mal social, peut-on encore réellement prendre la nymphomanie à la légère ? Une question moderne qui demande un peu de réflexion et un retour rapide sur l’histoire de nos sociétés…
Si les pratiques barbares du 19ème siècle sont loin derrière nous, la nymphomanie est aujourd’hui souvent considérée comme "un mal qui plaît aux hommes" et est parfois tournée en dérision.
Aujourd’hui, vue comme un trouble psychologique sérieux par les psychiatres, les malades souffrant de nymphomanie sont diagnostiquées comme des personnes en grande souffrance. Ce mal est mis sur le même plan que beaucoup d’autres addictions telles que l’alcoolisme, l’anorexie, la boulimie ou la toxicomanie. Il n’y a donc rien de drôle à être nymphomane et l’addiction sexuelle est enfin reconnue comme une véritable maladie.
Les nymphomanes ne sont pas des femmes valorisées par leur appétit sexuel insatiable comme beaucoup d’hommes semblent le penser. Elles ne sont pas, non plus, celles que l’on dit de petite vertu. La nymphomanie est une maladie synonyme de troubles de la personnalité. Il est essentiel de consulter un psychiatre ou psychologue et d’être prise en charge par un professionnel.
Pour essayer de soigner cette maladie, des traitements sédatifs existent. Cependant, un suivi est essentiel et certainement plus efficace.
Ce qui génère une question telle que : "La nymphomanie est-elle une maladie ?" vient de la complexité des normes sociales imposées depuis des siècles. Il est parfois difficile, dans l’esprit collectif, de penser à la nymphomanie comme un réel trouble psychique. Il n’est pas malaisé de voir comment sont considérées les femmes qui ont tendance à changer très souvent de partenaire sexuel pour imaginer ce que les gens pensent d’une femme qui ne s’en satisfait jamais.
À l’inverse, la société fait régulièrement l’apologie du donjuanisme, créant un écart dangereux entre les deux sexes et faisant de la maladie bien réelle d’une femme nymphomane un sujet de moquerie ou pire, d’envie. Cette distinction malhabile a aussi pour conséquence de minimiser l’addiction sexuelle chez l’homme, qui elle aussi, est une véritable maladie. Le Donjuanisme est un style de vie consistant chez les hommes à être de grands charmeurs et souvent des coureurs. Néanmoins, cela n’a rien à voir avec l’hypersexualité et l’équivalent masculin de la nymphomanie chez l’homme est appelé satyriasis. En aucun cas, l’addiction sexuelle ne doit être minimisée, pour l’homme comme pour la femme, il s’agit d’une dépendance aussi mauvaise que celle de l’alcool ou de la drogue.
La méconnaissance d’un mal comme la nymphomanie a généré au cours de l’histoire des horreurs sans nom, allant parfois jusqu’à l’amputation du clitoris. Une femme aimant le sexe pour l’acte sans pour autant être nymphomane à un niveau médical, voilà une affirmation qui est difficilement entendue. Il faut encore admettre qu’une distinction entre désir de l’acte charnel et addiction maladive est difficile à concevoir pour beaucoup d’hommes et de femmes.
Nos conseils santé ne remplacent en aucun cas la consultation médicale. Seul un spécialiste peut établir un diagnostic et cela au cas par cas. Cependant nos conseils vous guideront vers le bon praticien.