L’éjaculation féminine concerne selon les études entre 20 et 40 % de la population. En quantité excessive, ces expulsions liquidiennes peuvent être gênantes dans l’intimité d’une relation. Mais des éjaculations excessives peuvent-elles être considérées comme une pathologie ?
Il faut d’abord repréciser la définition de l’éjaculation, car si ce mot est le plus souvent associé à l’expulsion de sperme, le terme "éjaculation" correspond en fait à toute expulsion active d’un liquide hors de l’organisme. L’éjaculation féminine, qu’on sous-entend se dérouler au cours d’un rapport sexuel, correspond donc à l’émission de liquide au cours du coït.
Les organes génitaux féminins sont susceptibles de produire divers liquides au cours d’un rapport. Le premier, à la fois le plus précoce mais également le plus fréquent, correspond à la production d’une substance lubrifiante, destinée à faciliter la pénétration. Cette production est généralement progressive, et déclenchée par l’excitation.
La "véritable" éjaculation féminine, telle qu’elle est décrite par les médecins, correspond en fait à l’expulsion d’un liquide relativement clair contenu dans des petites glandes, dites "de Skene". Ces glandes, situées le long de l’urètre et à proximité de l’entrée du vagin, sont considérées comme l’équivalent féminin de la prostate. Lors d’un rapport, elles peuvent se remplir de liquide et l’expulser. Un troisième mécanisme peut enfin correspondre au phénomène qualifié d’éjaculation féminine. Il s’agit en fait d’une émission incontrôlée d’une quantité notable d’urine au cours du rapport, phénomène généralement associé à une incontinence au moins partielle.
La production de liquide lubrifiant au cours des préliminaires, en cas d’excitation, ou lors du rapport est tout à fait normale. Elle participe à la facilitation des rapports, à la défense antimicrobienne de la sphère génitale féminine, et à la régulation du pH vaginal et vulvaire.
Une production de ces liquides anormalement importante peut être source d’une gêne. Il convient dans un premier temps de se rassurer : les émissions de liquide ne sont pas associées à une pathologie gynécologique quelconque. En effet, chaque femme a son propre fonctionnement et chacune ne produit pas la même quantité de fluide à chaque rapport. De même, cette quantité excrétée peut varier au cours de la vie ou des situations physiologiques. Un orgasme très puissant provoqué par exemple par une pénétration très profonde peut notamment produire une excrétion de liquide surprenante.
En cas de gêne très importante, une consultation auprès d’un médecin généraliste ou d’un gynécologue vous permettra de vous rassurer. Il pourra vous proposer de rechercher une éventuelle incontinence, susceptible de s’exprimer dans des situations un peu particulières telles qu’un orgasme.
Attention à ne pas confondre une éjaculation féminine avec une perte vaginale. Ces pertes peuvent survenir à tout moment de la journée, dans diverses situations telles que des variations hormonales ou des infections.
Nos conseils santé ne remplacent en aucun cas la consultation médicale. Seul un spécialiste peut établir un diagnostic et cela au cas par cas. Cependant nos conseils vous guideront vers le bon praticien.