Située sous la vessie, la prostate est une glande sexuelle située au carrefour des voies urinaires et génitales chez l’homme. Elle intervient dans la reproduction en apportant les éléments nutritifs nécessaires au sperme et en produisant un liquide qui le fluidifie. Avec l'âge, elle peut s'hypertrophier et entraîner des troubles urinaires, qui sont les premiers signes d'un adénome voire d’un cancer de la prostate.
La prostate est simplement une glande (spécifiquement masculine), située sous la vessie, qui produit certains des liquides séminaux qui constituent le sperme. C’est d’ailleurs grâce à la prostate que le sperme prend sa couleur blanchâtre. Cette glande est traversée par l’urètre, ce canal qui transporte le sperme et l’urine. Toute petite à la naissance, la prostate grandit pour atteindre quelques centimètres à la puberté. On compare en général sa taille à celle d'une châtaigne. Elle se stabilise à l'âge adulte. Chez les personnes âgées, elle grossit au point de devenir souvent hypertrophique. En simplifiant, on estime que 60 % des hommes de 60 ans ont une grosse prostate, 70 % des hommes de 70 ans et 80 % des hommes de 80 ans.
La prostate intervient dans la fertilité masculine.?Avec les vésicules séminales, elle participe à la fabrication du liquide séminal qui transporte et nourrit les spermatozoïdes. Ce liquide contient des facteurs de croissance et de coagulation, du fructose, du zinc, une multitude d'éléments bactéricides, ainsi que des sécrétions acides favorables à la mobilité des spermatozoïdes.? Au moment de l'éjaculation, grâce à ses cellules musculaires, la prostate se contracte et participe, avec les muscles de l'urètre et du périnée, à l'évacuation du sperme. La prostate est donc aussi un organe du plaisir.
Entre la naissance et la puberté, la prostate grossit lentement, puis subit une poussée de croissance hormonodépendante (sous l'effet d'une hormone masculine, la dihydrotestostérone) afin d'atteindre chez l'adulte son poids stable. Pour des raisons encore inconnues, la prostate recommence ensuite à grossir jusqu'à un volume parfois important : c'est l'adénome ou l'hypertrophie bénigne. On estime à 50 % le nombre de plus 50 ans touchés et 90 % des plus de 80 ans. Lorsque l'hypertrophie gêne la vessie et l'irrite, les envies d'uriner deviennent fréquentes (d'abord la nuit puis le jour) et irrésistibles, même lorsque la vessie est vide. La miction est difficile (faible force du jet) et s'éternise avec ce que l'on appelle les "gouttes retardataires" qui sont incontrôlables.
La plupart des troubles surviennent principalement le matin au réveil, le premier jet étant le plus difficile. Contrairement au cancer de la prostate qui s’étend depuis la périphérie de la glande, l'adénome s'étend à partir de son centre. Dans le premier cas, la progression reste silencieuse car elle ne risque pas de toucher l'urètre et donc de gêner la miction. Les troubles urinaires n'apparaissent donc qu'à un stade déjà avancé. Par ailleurs, les symptômes sont de toute autre nature : dysfonction érectile, douleurs extra-urinaires, etc. Mais attention, un adénome ne se transformera jamais en cancer. Il peut seulement lui être associé.
La question de la prostate et de la sexualité est très préoccupante chez les hommes qui y voient là une baisse de la virilité. En général, le seul mécanisme sexuel susceptible d'être perturbé est l'éjaculation. Elle peut induire l'éjaculation rétrograde : ne pouvant plus se faire vers l'avant, elle a lieu dans la vessie et mène donc à l'infertilité. D'où l'importance de consulter dès les premiers symptômes pour faciliter la prise en charge de la maladie.
Cependant, en cas de désir d'enfant, il est possible d'anticiper en congelant le sperme, de manière à pourvoir procéder ensuite à une (ou plusieurs) FIV. Toutes les autres fonctions sont préservées et si des troubles de la libido apparaissent, ils ne peuvent qu'être d'ordre psychologique. Attendez un mois ou deux avant de reprendre une activité sexuelle, et n’hésitez à vous tourner vers une consultation spécialisée si des troubles persistent.
Nos conseils santé ne remplacent en aucun cas la consultation médicale. Seul un spécialiste peut établir un diagnostic et cela au cas par cas. Cependant nos conseils vous guideront vers le bon praticien.