Synonyme de rébellion, l'adolescence est réputée difficile à vivre... pour les parents. Quelle ligne de conduite adopter face à l'attitude mouvante et paradoxale "je fais ce que je veux, mais j'ai besoin de vous" de ces ex-petits chéris ? Avec des adolescents murés dans leur silence et prompts à réagir à la moindre remarque, la communication n’est pas facile. Il ne s’agit pas de le harceler, mais il ne faut pas non plus laisser s’installer le silence sur des questions pratiques et fondamentales.
À l’adolescence, on fait le deuil de l’image mythique des parents : peu à peu, on découvre qu’ils ne savent pas tout, que leurs goûts ne sont pas souverains. Alors on les critique, ce qui est douloureux. Mais c’est aussi l’occasion d’apprendre que l’on peut débattre avec sérénité, avoir des avis divergents sans pour autant cesser de s’apprécier. Certains parents se sentent fragilisés par ces critiques et leur accordent trop d’importance. Ils "parentalisent" l’adolescent, adaptant leur comportement à chacune de ses remarques, ce qui est très déstabilisant pour leur enfant qui, lui, veut exercer son esprit critique, non pas voir son univers vaciller. Après avoir aménagé tant bien que mal une vie de famille avec ses enfants, voilà que tout chavire lorsque ceux-ci deviennent adolescents. On ne les reconnaît plus : d'expansifs, ils deviennent renfermés... ou le contraire ! Il faut tout renégocier. Et ce ne sont pas les nouvelles relations de connivence que les "parents-copains" installent avec leurs enfants qui changent la donne. Car, même dans une société en mutation, les besoins des adolescents restent les mêmes.
L’adolescent lui-même ne se comprend souvent pas, car il est en proie à une foule d’aspirations contradictoires. Il veut se différencier, être nouveau, original. Pour le braquer, rien de tel que de lui assurer qu’on sait ce qu’il ressent pour l’avoir éprouvé à son âge, ou que tous les adolescents passent par là : il se sentirait rapetissé, schématisé. Or, il découvre dans cette période qu’il est unique, et cela lui est précieux. Pour l’adolescent, son père et sa mère sont les "ambassadeurs" d’une enfance dont il cherche à s’abstraire. Il a besoin de prendre ses distances avec eux et préfère se confier à ses pairs. Paradoxalement, il craint également d’être abandonné. Reste donc à saisir les occasions de dialogue lorsqu’elles se présentent, en favorisant les terrains neutres. On peut ainsi rebondir sur une remarque qu’il fait à propos d’un film, ou sur un de ses copains. Mais sans chercher à être l’interlocuteur privilégié et sans avidité excessive : il serait angoissé de sentir qu’il comble un vide affectif chez ses parents.
L’adolescent apprend à se créer un espace intérieur inviolable. Mais il n’arrive pas toujours à jauger les limites : il peut percevoir une question comme une intrusion. À vous d’en imposer ! À condition qu’elles ne soient pas trop arbitraires et trop rigides, les limites sont vitales pour l’adolescent. Elles le rassurent en lui prouvant qu’il n’est pas livré à lui-même, abandonné. Cependant, attention à la cohérence : vous ne serez pas crédible si vous l’admonestez sur son comportement risqué en scooter, alors que vous-même ne respectez pas les limitations de vitesse. Si vous ne posez aucune limite, vous poussez votre adolescent à la surenchère, jusqu’à ce qu’il rencontre une opposition, ce qui peut avoir des conséquences graves (accident, infraction avec la loi, etc.). S’il devient violent, et surtout si vous avez peur, faites appel à une aide extérieure compétente, comme un thérapeute familial.
Prenez en compte que l’image de soi est primordiale durant l’adolescence : plus elle vacille, plus il se braquera. Côté vêtements, autant rester nuancé. À cet âge, on aime se différencier de sa famille tout en se conformant aux copains. En revanche, si ses tenues choquantes ne suscitent pas de remarques, il peut se sentir transparent. Il sera donc rassuré qu’on lui donne son avis, tout en lui laissant du champ. En cas de problèmes scolaires, pas question de baisser les bras. L’adolescent a besoin de savoir que ses parents sont concernés. Entre rigidité et laxisme, une troisième voie se dessine. Celle d'une fermeté bienveillante durant l'enfance et d'une disponibilité respectueuse à l'adolescence. Dans un cadre toujours rassurant.
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