Souvent qualifiées de "maladie du siècle", les allergies concerneraient, selon les études scientifiques, environ un tiers de la population française. Touchant de plus en plus de personnes, plusieurs théories concurrentes se proposent d’expliquer cette épidémie. Voyons ensemble de quoi il retourne.
Proposée à la fin des années 1980 par un épidémiologiste anglais, elle se base sur une observation très simple : les enfants membres d’une grande fratrie font moins de rhinites allergiques. David Strachan, son auteur, propose de se représenter le système immunitaire d’une manière très schématique.
Sa fonction première est de lutter contre les agents infectieux (bactéries, virus, etc.), auxquels l’être humain a toujours été très exposé. Depuis l’essor de la médecine moderne et de l’hygiène, la population est de moins en moins en contact avec ces agents pathogènes et, lors d’une infection, un traitement par antibiotique permet rapidement de se débarrasser du microbe indésirable. Cette baisse d’exposition aux germes infectieux aurait pour effet de ne plus assez "occuper" le système immunitaire, qui aurait alors tendance à réagir excessivement à un stimulus tout à fait bénin. Cette hyper-réactivité indésirable est la définition même de l’allergie.
D. Strachan explique alors que les enfants de familles nombreuses, plus exposés à des germes pathogènes à cause des contacts avec de nombreux enfants, seraient moins à même de développer des allergies. Cette théorie ne fait à l’heure actuelle toujours pas consensus dans le milieu scientifique.
De plus en plus d’équipes scientifiques travaillent sur le lien entre pollution et allergie, plus particulièrement sur la pollution atmosphérique. Il a notamment été montré que les villes les plus polluées sont celles qui comptent le plus de personnes allergiques. Les chercheurs expliquent ce phénomène par le fait que les polluants pourraient agresser la muqueuse respiratoire et ainsi augmenter sa sensibilité aux allergènes respirés. Cet effet semble particulièrement marqué vis-à-vis des personnes asthmatiques.
Concernant les allergies alimentaires, ce lien reste encore à démontrer. Cependant, un mécanisme similaire pourrait être impliqué et certains chercheurs avancent l’hypothèse que la pollution des eaux ou des aliments, le stress ou encore certains médicaments pourraient augmenter la perméabilité de la muqueuse intestinale. Les allergènes alimentaires pourraient alors plus facilement traverser la barrière intestinale, et ainsi provoquer des réactions allergiques.
Un allergologue est un médecin spécialisé dans le diagnostic et la prise en charge des allergies. En cas de suspicion d’allergie, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant. Il pourra alors vous orienter vers un spécialiste s’il l’estime nécessaire.
Nos conseils santé ne remplacent en aucun cas la consultation médicale. Seul un spécialiste peut établir un diagnostic et cela au cas par cas. Cependant nos conseils vous guideront vers le bon praticien.