Un nom quelque peu barbare qui n'évoque rien chez la plupart des gens. Et pourtant, l'endométriose est une maladie chronique et douloureuse, souvent diagnostiquée très tard puisqu'en moyenne, les femmes qui en sont atteintes attendent six ans avant que le diagnostic de l'endométriose ne soit posé. Alors, qu'est-ce que l'endométriose et comment la soigner ?
Peu connue, même des médecins, l’endométriose est une maladie gynécologique pourtant fréquente qui touche 5 à 20 % des femmes en âge de procréer. La maladie se manifeste lorsque des fragments de l’endomètre (tissu qui tapisse l'utérus), censés s’évacuer de manière naturelle au rythme du cycle hormonal, viennent se greffer en dehors de l’utérus, sur les ovaires ou les trompes mais aussi dans la cavité abdominale. En clair, lors des règles s'il n'y a pas de fécondation, l'endomètre se désagrège et saigne. Mais dans le cas d'une endométriose, il se développe hors de l'utérus et provoque des lésions et des kystes dans les organes colonisés. Les raisons de l'apparition de cette maladie sont encore très méconnues de la science. Les chercheurs et les médecins ignorent toujours pourquoi une endométriose apparaît. Mais bien souvent, elle survient chez les femmes qui ont eu des règles tôt et surtout très douloureuses. Certains facteurs génétiques et des toxiques de l'environnement prédisposent aussi la maladie.
La maladie se manifeste par divers symptômes qui peuvent véritablement nuire au quotidien des femmes qui en sont touchées. Grosse fatigue, règles très douloureuses, douleurs lors des rapports sexuels, saignements... Les manifestations de l'endométriose sont nombreuses et parfois même banalisées par certains médecins mal informés. Les femmes souffrant d'une telle maladie attendent souvent plusieurs années avant que ce diagnostic soit posé.
Les douleurs engendrées par la maladie peuvent être très violentes au point de ne plus pouvoir bouger et sont traitées avec des antalgiques forts mais qui ne sont pas toujours suffisants. L'endométriose entraîne également un risque d'infertilité. Un tiers des femmes infertiles souffrent de cette pathologie. D’ailleurs, le diagnostic d’endométriose est souvent posé lors de tests exploratoires menés en raison de problèmes d’infertilité. Cependant, 90 % des femmes qui ont une endométriose légère ou modérée réussissent à devenir enceintes dans une période de 5 ans.
Le diagnostic de l'endométriose est posé par un gynécologue. Il est d'ailleurs conseillé de s'adresser à un gynécologue chirurgien qui pourra prendre en charge une éventuelle intervention chirurgicale. Il existe également des gynécologues et des centres de gynécologie spécialisés dans le traitement de l'endométriose.
Le diagnostic de la maladie se fait par un examen gynécologique et par un bilan d’imagerie complet réalisé par un radiologue (échographie pelvienne endovaginale, IRM, et si nécessaire coloscanner, échoendoscopie rectale).
L'endométriose est une maladie qui ne se guérit pas. Cependant, il existe évidemment des traitements pour atténuer les douleurs comme les antalgiques ou les anti-inflammatoires. Les traitements hormonaux, comme les pilules à prendre en continu ou des injections mensuelles ou trimestrielles, sont aussi une solution. Ils vont entraîner la suppression des règles et donc des douleurs. Ils provoquent alors une ménopause artificielle temporaire qui va bloquer l'ovaire et empêcher les saignements des lésions.
Mais bien souvent, les femmes atteintes d'endométriose doivent subir une intervention chirurgicale appelée "coelioscopie", qui consiste à inciser au niveau du nombril pour introduire une petite caméra qui permettra d'inspecter l'intérieur de l'abdomen et des organes génitaux. D’autres incisions peuvent être faites pendant l’opération afin que le chirurgien puisse introduire les instruments nécessaires pour retirer les nodules inflammatoires. Après l'opération, des traitements médicamenteux comme la pilule peuvent être prescrits pour éviter la récidive.
Il existe une autre maladie apparentée à l'endométriose. Il s'agit de l'adénomyose, appelée aussi "endométriose interne", et qui présente les mêmes symptômes. Elle peut se manifester sous forme de kystes, souvent opérables, mais aussi sous forme diffuse qui se caractérise par la présence de multiples micro-lésions qui épaississent le tissu de l’utérus. Dans ce cas, l'opération est rarement possible et le traitement médical se limite souvent au progestatif. Vous pouvez aussi consulter le site d'Endofrance, l'association française de référence qui lutte contre ces maladies.
Nos conseils santé ne remplacent en aucun cas la consultation médicale. Seul un spécialiste peut établir un diagnostic et cela au cas par cas. Cependant nos conseils vous guideront vers le bon praticien.