Les risques de cancer dus à la stimulation ovarienne ont été au coeur d’une violente polémique au sein du corps médical. Pendant longtemps, ces traitements utilisés dans le cadre de la lutte contre l’infertilité étaient accusés d’augmenter de manière significative les risques de cancer de l’ovaire ou bien du sein. Cependant, de récentes études n’ont pas établi de lien direct entre cancer et stimulation ovarienne, sans pour autant ignorer le risque d’une telle pratique médicale.
C’est une crainte qui persiste depuis le début de la pratique des FIV dans le monde. La stimulation de la production d'ovocytes (les ovules) est la première étape avant des traitements de plus grande envergure, comme les inséminations ou les fécondations in vitro (FIV). Et cela fait 20 ans que de nombreux médecins et spécialistes médicaux la suspectent d’augmenter le risque de cancer. Les traitements donnés aux femmes pour stimuler leur production d’ovocytes étaient soupçonnés d’être responsables d’une augmentation du risque des cancers hormono-dépendants, comme celui du sein ou de l’utérus. C’est qu’ils avaient pour conséquence de stimuler également la production des estrogènes et de la progestérone. Les premières études démontraient une diminution du risque chez les femmes non fertiles n’ayant pas utilisé ce traitement.
En réalité, il est très difficile pour quiconque de conclure sur le risque de cancer après stimulation ovarienne, car ce type de traitement demande un important recul dans le temps afin d’opérer un suivi régulier sur le long terme des patientes.
En effet, toutes les études publiées prêtent à la critique et on sait que la stérilité elle-même augmente le risque de cancer de l'ovaire, les grossesses exerçant, au contraire, un effet protecteur. Néanmoins, de récentes études n’établissent aucun lien direct entre stimulation ovarienne et cancer sur un panel de patientes suivies depuis près de trente ans.
Seule exception : un risque légèrement plus élevé de cancer du sein chez les femmes prenant leur médicament pendant une période de 12 cycles et plus c’est-à-dire une période nettement plus longue que celle généralement prescrite. On peut dès lors considérer que la stimulation ovarienne ne constitue pas un risque réel de cancer chez la femme. Néanmoins, ces données doivent être prises avec précaution et ne mener à aucune certitude. En effet, les FIV sont effectuées de nos jours à des âges de plus en plus jeunes ; ce qui implique des suivis de plus en plus longs. Ce n’est d'ailleurs pas plus mal car il vous incite à un suivi régulier, seule manière d’éviter un cancer le plus tôt possible. Ces échographies régulières réalisées chez les femmes traitées peuvent conduire à dépister des tumeurs qui, sinon, seraient passées inaperçu.
Bien que le lien entre stimulation ovarienne et cancer n’ait pas été clairement établi et même dans certains cas infirmé, le recours à un tel traitement n’est pas sans dangers pour autant. Le risque majeur de ce type de soins reste l’hyperstimulation des ovaires, qui favorise l’apparition de kystes et d’oedèmes pulmonaires, et accroît le risque de grossesses multiples, facteurs bien connus de complications foetales et néonatales. Si une telle ovulation multiple est à craindre, vous pouvez arrêter le traitement en ayant des rapports protégés. Vous "perdez" certes un cycle mais vous vous exposez moins aux risques pour votre santé. Mieux vaut prévenir que guérir !
Nos conseils santé ne remplacent en aucun cas la consultation médicale. Seul un spécialiste peut établir un diagnostic et cela au cas par cas. Cependant nos conseils vous guideront vers le bon praticien.