En France, certaines maternités n'autorisent pas les femmes enceintes à boire et à manger pendant toute la durée du travail d'accouchement. Pourquoi ? Sur quoi repose cet interdit ? Est-il fondé ? Allo-Médecins vous apporte des éléments de réponse.
Depuis plus de 50 ans, un jeûne strict est imposé aux femmes lors de leur accouchement. Cette privation aurait, à la base, pour objectif de prévenir le syndrome de Mendelson, c'est-à-dire le risque d'inhalation bronchique du liquide gastrique, en particulier pendant l'anesthésie générale.
Le médecin américain qui a donné son nom au syndrome pensait que le fait de ne pas manger pendant le travail réduisait le risque de reflux bronchique. Or la péridurale a fait chuter les anesthésies générales lors de l'accouchement, réduisant le risque de syndrome de Mendelson.
De plus, il est prouvé qu'une période de jeûne ne suffit pas à vider totalement l'estomac chez la femme enceinte et que cela augmente en réalité l'acidité gastrique. Le fait de jeûner pendant 14 à 20 heures peut stresser la femme qui va accoucher.
Le liquide (eau, thé, etc.) accélérerait la vidange gastrique, diminuerait l'acidité gastrique, améliorerait le confort et n'augmenterait pas le risque de vomissement.
La femme enceinte peut, à juste titre, se demander si elle ne va pas avoir soif entre la chaleur de la salle de travail, les contractions ou encore, les longues heures d'attente avant l'ouverture du col.
Tout dépend des établissements et de la manière dont est envisagé l'accouchement. Beaucoup de maternités appliquent des protocoles très stricts et médicalisés pour les grossesses qui arrivent à terme, et même depuis la généralisation de la péridurale. Certains médecins aux habitudes cadrées et bien ancrées, ne veulent pas donner à boire à une femme qui accouche au cas où une intervention devrait être pratiquée en urgence, par exemple.
Mais boire ou manger durant l’accouchement ne représente ni bénéfice ni danger particulier, tant pour les femmes sans risques de complications que pour le nouveau-né.
Toutefois, une femme qui se trouve à stade de dilatation avancée ne ressentira plus trop l'envie de boire, et encore moins de manger. Tout dépend des conditions de l'accouchement. Une femme sous péridurale pendant douze heures n'aura pas les mêmes envies, ni les mêmes besoins qu'une femme qui n'a pris aucun médicament.
Certaines maternités pratiquent des accouchement naturels. Leur matériel, leurs salles physiologiques, et leur capacité d’accompagnement des futurs parents sont différents des maternité standards. Cela peut être un critère de choix. Un indicateur à ne pas négliger : le taux de péridurale, par exemple, s'il n'est pas trop élevé.
Il est important aussi de s'entretenir avec la sage-femme pour savoir quelle écoute elle aura avec la future mère. De plus en plus de maternités offrent aux couples également la possibilité de préparer un projet de naissance pour un accouchement moins médicalisé. Le couple présente ce qu'il souhaite, et la sage-femme dit ce qu’il est possible de faire et ce qui ne l’est pas. Le choix de s'alimenter pourra ainsi être laissé aux mamans en devenir.
N'hésitez pas à demander plus d'informations à votre gynécologue, au personnel hospitalier (infirmières, aide-soignantes, etc.) ou à votre médecin généraliste concernant l'accouchement.
Nos conseils santé ne remplacent en aucun cas la consultation médicale. Seul un spécialiste peut établir un diagnostic et cela au cas par cas. Cependant nos conseils vous guideront vers le bon praticien.