Une prévention insuffisante des MST chez les 18-35 ans

Certaines maladies sexuellement transmissibles ou MST sont en nette recrudescence après une baisse du nombre des cas observés. Une sensibilisation insuffisante en est la principale cause. Cela entraîne des lacunes étonnantes dans les connaissances en matière de prévention, en particulier chez les personnes entre 18 et 35 ans. 

Des idées fausses fortement ancrées chez les 18-35 ans

Des idées fausses, aussi surprenantes soient-elles, circulent toujours chez cette tranche d’âge. Beaucoup pensent par exemple que la prise de pilule contraceptive et l’utilisation de crème spermicide permettent de se prémunir contre les MST. Pour les spécialistes de ces maladies, la situation est inquiétante pour justifier une opération d’information.

Autre constat, près de 70% de ce public ne connaissent pas ou connaissent mal les symptômes d’une MST tels que les écoulements, les ulcérations et les brûlures. Respectivement, 30% et 23% réfutent toute idée de transmission par voie anale et par fellation. De même, uniquement 53% des femmes et 43% des hommes jugent utile d’informer leurs partenaires des risques de contamination.

La grande majorité reconnaît tout de même que le préservatif constitue le meilleur moyen de se protéger contre les MST. Cependant, 54% d’entre eux l’utilisent et seulement 49% en ont sur eux en permanence. Deux études réalisées par Harris Interactive et la mutuelle étudiante Smerep confirment cette sous-utilisation du préservatif. Celles-ci révèlent aussi que 20% des étudiants en Île-de-France ne l’utilisent jamais.

La nécessité d’une meilleure campagne de sensibilisation

Face à l’usage du préservatif, pas encore suffisamment répandu chez les 18-35 ans, le syndicat des dermatologues ou SNDV préconise MSTRisk. Application gratuite disponible sur Google Play et App-Store, celle-ci permet à cette jeune génération de se renseigner sur les MST, leurs symptômes et les moyens de prévention. Cette application adopte une approche graphique de ces maladies pour mieux sensibiliser le public cible.

Outre l’application, un site internet destiné à la prévention est également mis en ligne. Celui-ci traite sur ses pages les modes de transmission des MST et leurs traitements. En conformité avec les règles d’Apple et dans un souci de ne pas réaliser un site agressif, les concepteurs ont décidé de ne pas utiliser des photos chocs de lésions génitales.

A part les outils informatiques accessibles gratuitement, le SNDV organise ce jeudi 24 mars la première journée nationale d’information et de prévention, l’occasion pour les médecins de tirer la sonnette d’alarme sur l’augmentation du nombre de consultations pour une MST. La syphilis fait sa réapparition avec 5 000 nouveaux cas chaque année.