Avortement : nouvelles mesures pour améliorer l’accès à l’IVG
Rédigé par Charlotte Canonne , le 19 January 2015 à 11h49
Pour lutter contre les militants anti-IVG et contre le manque d’information sur la question, la ministre de la santé a proposé hier un nouveau plan pour garantir un meilleur accès à l’avortement.
Un plan pour améliorer la prévention
« Un enfant, si je veux quand je veux » était l’un des slogans des marches en faveur de l’IVG. Pratique devenue légale depuis la loi Veil il y a 40 ans, elle reste pourtant mal connue des plus jeunes.
Marisol Touraine a donc lancé hier un nouveau plan de mesures pour faciliter l’accès à l’IVG en réponse à de nombreuses associations féministes qui dénonçaient les difficultés au droit à l’avortement. Après la création du site internet ivg.gouv.fr en janvier 2014, une ligne téléphonique anonyme gérée par le Planning Familial sera instaurée en septembre 2015.
Parmi ces nouvelles mesures, les Agences Régionales de Santé devront chacune établir un plan afin de rééquilibrer les moyens réservés à l’avortement qui ne sont pas les mêmes en fonction des régions. Malgré l’opposition des médecins, certains centres de santé pourront être équipés afin d’effectuer des IVG chirurgicales et les sages-femmes pourront administrer l’IVG médicamenteuse.
Ce projet aura pour objectif premier de lutter contre la mauvaise information, la baisse du nombre de gynécologues ainsi que le manque de praticité quant à l’obtention d’un rendez-vous avec des spécialistes.
L’IVG, une pratique qui fait débat
Le droit à l’avortement est une loi qui fait débat depuis sa création il y a 40 ans. Encore aujourd’hui, certaines demandes n’ont pas été acceptées par peur de réalimenter un interminable débat avec la droite. En effet, le Haut Conseil à l’égalité demandait la suppression du délai de 7 jours attribué à la réflexion ainsi que la clause de conscience des médecins qui leur permet de refuser de pratiquer un IVG à une femme si cela leur semblait nécessaire.
L’augmentation du nombre d’IVG est principalement due à l’écart des années entre l’âge des premiers rapports sexuels et l’âge de la première installation en couple. Les femmes tombant enceintes entre ces deux périodes ne se sentent pas encore prêtes à devenir mères. En 40 ans, nous avons pu remarquer qu’un tiers des femmes (soit 33 %) avait eu recours à l’avortement une seule fois dans leur vie, 9.5 % y ont recours deux fois et 4.1 % y ont recours trois fois. Mais ces chiffres restent encourageants, le nombre d’IVG se maintient et la plupart d’entre eux s’effectuent par voie médicamenteuse. Ce qui est plus inquiétant, c’est la fermeture depuis 10 ans de 130 centres pratiquant l’IVG.
Cette nouvelle proposition de loi proposée par la ministre de la santé sera examinée au printemps 2015 et risque de réveiller, une fois de plus, les tensions entre la droite et la majorité.