Contraception hormonale pour homme, des essais probants
Rédigé par La Rédaction , le 04 November 2016 à 11h14
Les recherches sur la contraception hormonale masculine avancent
En général, les méthodes de contraception hormonale concernent les femmes. Elles bloquent le cycle menstruel. Toutefois, les chercheurs s’activent depuis des décennies pour mettre au point un moyen de contraception hormonale pour homme. Un essai commandé par l’OMS ou Organisation mondiale de la santé a donné des résultats prometteurs.
Difficultés liées à la mise au point d’une pilule pour homme
La création et la mise sur le marché de la pilule hormonale pour femme dans les années 1950 a marqué l’entrée dans l’ère moderne de la contraception. Pourtant, ce moyen contraceptif n’a pas encore jusqu’à aujourd’hui son volet masculin. Le préservatif et la vasectomie constituent à ce jour les seuls choix possibles s’offrant aux hommes.
Deux raisons sont à l’origine de la situation actuelle. La première est le manque d’intérêt de la pilule pour homme sur le plan commercial. La deuxième porte sur les difficultés relatives à la dualité du système reproducteur masculin. Les testicules assurent la production des hormones masculines et des spermatozoïdes. Le défi pour les chercheurs est d’arriver à arrêter seulement la seconde.
Selon le Dr Jean-Claude Soufir, praticien à l'hôpital Cochin et ancien responsable de l'unité d'andrologie de l'hôpital Bicêtre, différentes contraceptions hormonales fondées sur le même principe que la pilule féminine ont déjà été testées auparavant. Néanmoins, celles-ci ont été abandonnées en raison de leurs effets indésirables comme la dépression, la perte de virilité et la prise de poids.
Satisfaction pour les 80% des volontaires issus de sept pays
Plusieurs pistes ont été explorées pour développer la fameuse pilule masculine. L’une d’entre elles consiste à développer une réaction immunitaire à la GNRH ou gonadolibérine. Il s’agit d’une protéine produite par l’hypophyse. Son rôle est de stimuler la LH ou hormone lutéinisante et la FSH ou hormone de stimulation de follicules. Une seule injection permettrait d’obtenir une stérilité temporaire de douze mois.
L’autre piste privilégiée par l’OMS est l’injection d’hormones progestatives. L’objectif est de stopper temporairement la production de testostérone, hormone jouant un rôle essentiel dans la spermatogenèse. L’étude a été réalisée sur 320 hommes de 18 à 45 ans issus de sept pays différents. Les volontaires ont reçu en parallèle de faibles doses de testostérone pour maintenir leurs caractères sexuels secondaires.
L’étude commanditée par l’OMS a révélé une efficacité à hauteur de 96%. Pendant la durée de l’expérience, seules quatre grossesses ont été enregistrées. De même, 80% des participants ont exprimé leur satisfaction tandis que 82% sont prêts à l’utiliser. Par ailleurs, seuls 20 des 320 volontaires n’ont pas supporté les effets des injections.
