Les jeunes et l’utilisation de la contraception d’urgence
Rédigé par La Rédaction , le 04 July 2019 à 13h58
Les moins de 25 ans ne connaissent pas bien la manière d'utiliser la pilule du lendemain.
La contraception d’urgence permet de prévenir les risques de grossesse non désirée après un rapport sexuel non protégé, une rupture de préservatif, un oubli de pilule, etc. Disponible en France depuis 20 ans, elle est utilisée par de nombreuses femmes. Or, beaucoup de jeunes ne maitrisent pas son utilisation.
Méconnaissance des délais d’utilisation chez les hommes et les femmes
En 2016, environ 12 % des femmes âgées entre 15 et 29 ans ont eu recours à la contraception d’urgence suite à un rapport sexuel non ou mal protégé. Ainsi, cette solution de rattrapage est bien connue du grand public. Pourtant, une enquête menée par Santé publique France chez les moins de 30 ans montre une non-maitrise de son utilisation.
L’Agence sanitaire a interrogé 2 800 hommes et femmes de 15 à 29 ans sur leur perception et leur connaissance de la contraception d’urgence. La grande majorité des participants est bien informée sur les modalités d’accès. La distribution aux mineures est gratuite, anonyme et sans autorisation parentale. Les femmes majeures peuvent s’en procurer sans ordonnance.
Toutefois, les hommes en général et les femmes de plus de 25 ans sont moins bien au courant de ces dispositions. Cela s’explique par des habitudes contraceptives déjà établies avant leur adoption. Par contre, concernant le délai maximal d’utilisation, moins de 1 % des répondants sait que la contraception d’urgence est efficace jusqu’à 5 jours après le rapport à risque.
Efficacité avérée mais crainte pour la santé malgré l’absence de risque
L’efficacité de la pilule du lendemain est optimale si la prise s’effectue dans les 12 heures qui suivent le rapport sexuel non ou mal protégé. Néanmoins, les pilules à base de lévonorgestrel sont efficaces 72 heures après. Ce délai s’étend à 120 heures pour les pilules à base d’acétate. Or, 40 % des personnes enquêtées estiment que celui-ci n’est que de 24 heures.
Autre problème, plus de 50 % des participants à l’enquête de Santé publique France associe la contraception d’urgence à des risques pour la santé. La crainte est plus prononcée chez les 20 à 24 ans. La « crise des pilules » en 2013 n’est surement pas étrangère est cette peur. Pourtant, la pilule du lendemain est sans risque.
Il existe un autre moyen de contraception d’urgence. Il s’agit du dispositif intra-utérin au cuivre. D’après le Collège national des gynécologues et obstétriciens, il est plus efficace et présente également l’avantage d’être une contraception à long terme. Par contre, sa pose se fait chez un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme.