Désir sexuel, un état complexe et difficile à cerner
Rédigé par La Rédaction , le 02 May 2016 à 12h32
L'efficacité des "pilules du plaisir" féminines varie d'une femme à l'autre. Les résultats restent dans l'ensemble mitigés.
Le désir sexuel est complexe et difficile à comprendre aussi bien chez les hommes que chez les femmes. De nombreux paramètres sont à prendre en compte en cas de baisse, de manque ou d’absence de désir. Cela complique forcément la mise au point de traitement efficace, surtout pour la gent féminine.
Désir sexuel, plus qu’une simple histoire de chimie
Les hormones, en particulier la testostérone, une hormone sexuelle masculine, jouent un rôle primordial dans le désir sexuel. Ceci explique d’ailleurs en partie que le manque ou l’absence d’envie affecte plus les femmes que les hommes, chez qui le taux de testostérone est dix fois plus élevé.
Si la part biologique est admise, le désir sexuel relève pourtant plus qu'une simple histoire de chimie. Pour la sexologue Valérie Doyen, l’envie sexuelle est une énergie psychologique qui précède et accompagne l’état d’excitation. Plusieurs stimuli l’influencent tels que le lieu, le physique, les pensées érotiques, etc. Ceux-ci peuvent provenir de soi-même, du partenaire ou encore du contexte.
D’autres facteurs influent sur le désir sexuel comme le manque de communication, la routine et la fatigue. Or, ceux-ci font désormais partie du quotidien de beaucoup d’hommes et de femmes en raison de leurs activités professionnelles. Souvent, les couples qui pimentent leurs relations en réalisant les fantasmes de chaque partenaire sont ceux qui réussissent à entretenir le désir sexuel.
Désir sexuel, des traitements aux bénéfices maigres
Plus d’un laboratoire pharmaceutique s’est essayé à développer un traitement efficace contre les problèmes de désir sexuel. Si le viagra a produit chez les hommes des effets palpables sur la sexualité, cela n’est pas le cas chez les femmes. Le même médicament ne provoque aucune envie sexuelle ni d’excitation en dépit d’une augmentation du flux sanguin dans leurs organes génitaux.
D’autres molécules comme la Flibansérine ont été testées sans donner de résultats probants. Censé enflammer le désir sexuel chez la femme en agissant sur la production de sérotonine, le médicament a été un échec. Actuellement, les chercheurs penchent sur une association de testostérone et d’ipDe5. L’étude a produit des résultats encourageants avec une augmentation de la libido et de la lubrification.
Le Dr Jean-Roger Dintrans, psychiatre-sexologue, met néanmoins l’accent sur le fait que ces médicaments ne devraient être qu’un élément de la prise en charge globale du problème. S’ils peuvent réellement augmenter l’appétence chez les femmes sous traitement, il est essentiel de faire perdurer le désir sexuel et de leur donner l’envie de continuer.