Une plus grande longévité contre une qualité de vie moindre

Selon un rapport conjoint de la Commission européenne et de l’Organisation de coopération et de développement économiques, les Français sont des champions de l’espérance de vie. Toutefois, ils ne vivent pas forcément mieux. La France pèche en matière de prévention des différents facteurs de risque pour la santé.  

L’alcool, le tabac et l’inactivité physique en nette progression

D’après les estimations de l’Institut national des statistiques et des études économiques, près de 20% des Français sont âgés de 65 ans et plus en 2016. D’ici 2060, ce chiffre devrait passer à 30%. Faisant partie des plus élevées en Europe, l’espérance de vie dans l’Hexagone ne cesse de s’améliorer grâce à un système de santé performant et des soins de qualité.

Pourtant, dans l’édition 2016 du Panorama de la santé en Europe, la Commission européenne et l’Organisation de coopération et de développement économiques appellent encore la France à mieux financer la prévention. Seulement 1,9% de ses dépenses de santé sont allouées à ce poste, contre 3% en moyenne dans les Etats membres de l’Union européenne.

Ce déficit se ressent d’ailleurs sur les comportements des Français, surtout chez les jeunes. A titre d’exemple, près d’un adolescent sur cinq déclare fumer hebdomadairement contre un sur sept en Europe. La consommation annuelle d’alcool par habitant est aussi supérieure de 1,5 litres à la moyenne européenne. Enfin, le taux de surpoids et d’obésité continue de progresser.

Les recommandations pour une santé efficace et peu onéreuse

En moyenne, un Français vit 82,8 ans. Cependant, la santé ne suit pas et le nombre de décès imputés à des facteurs évitables reste important. La prévention est la solution pour remédier à cette contradiction. Elle doit représenter une part importante des dépenses de santé. Telle est la principale recommandation de la Commission européenne et l’Organisation de coopération et de développement économiques.

La France doit ainsi fournir plus d’effort dans la lutte contre la consommation d’alcool et le tabagisme. De même, les autorités françaises sont invitées à promouvoir beaucoup plus la pratique d’activité physique chez les adolescents. Seuls 6% des filles et 14% des garçons de 11 à 15 ans font actuellement du sport d’une intensité modérée à forte, une heure par jour au minimum.

Par ailleurs, des mesures concrètes sont à prendre pour remédier à la baisse de la couverture vaccinale sur la dernière décennie. Les taux de vaccination dans l’Hexagone sont inférieurs aux moyennes européennes. La dernière recommandation concerne le nombre de médecins par habitant, le seul n’ayant pas augmenté en Europe.