La danse pour protéger son cerveau du vieillissement

La dégénérescence du cerveau liée à l’âge est inéluctable. Les différents problèmes cognitifs et d’équilibres qu’elle engendre peuvent encore être aggravés par diverses pathologies telles que la maladie d’Alzheimer. D’après les résultats d’une étude allemande, la danse permettrait d’améliorer les symptômes du vieillissement cérébral, qu’il soit normal ou pathologique. 

Augmentation sensible du volume de l’hippocampe

Les chercheurs ont étudié 26 personnes, non malades, pendant 18 mois. Agés en moyenne de 68 ans, les participants ont été répartis en deux groupes. Le premier a suivi un programme de danse tandis que le second du fitness. Les 6 premiers mois, ils se sont entrainés deux fois par semaine. Puis, ils ont fait une session par semaine.

Les membres du premier groupe ont appris en permanence de nouvelles chorégraphies, dans des styles variés. Les changements continus de rythme, de pas et de mouvements de bras ont permis de les garder dans un état d’apprentissage constant. Le programme de fitness est par contre composé d’exercices d’endurance, de flexibilité et de force.

Au bout de 18 mois, les chercheurs ont constaté une amélioration du volume de l’hippocampe chez l’ensemble des participants. Associée à l’apprentissage, à la mémoire et au déplacement dans l’espace, cette zone est particulièrement affectée par le vieillissement. Néanmoins, dans le premier groupe, certaines régions de l’hippocampe telles que le subiculum qui est dédié à la mémoire de travail, sont plus développées.

Amélioration de l’équilibre et prévention des vertiges

Les chercheurs ont également remarqué chez le groupe de danseurs des progrès significatifs au niveau de l’équilibre. Cette fonction est essentielle pour la mobilité sociale. De plus, elle constitue un autre indicateur de la qualité du vieillissement. Chez les seniors, les chutes font partie des principaux facteurs de risque influant sur la morbidité et la mortalité.

Par ailleurs, la danse aiderait à prévenir les vertiges. Les danseurs ont développé tout au long de leur entrainement la faculté d’inhiber les signaux des organes de l’équilibre dans l’oreille interne. Au fil du temps, leur cerveau s’adapte et supprime cette sensation. Cela leur permet de ne plus ressentir des vertiges ou une perte d’équilibre.

Pourtant, les résultats ne font pas l’unanimité, en particulier concernant la hausse du volume de l’hippocampe dont les différences sont minimes entre les deux groupes d’étude. Selon le Pr Hervé Platel, professeur de neuropsychologie à l’Université de Caen, cet organe est sensible à l’apprentissage. Il est aussi possible que cette augmentation soit le fruit d’un bon état de santé général dû au sport.