Transfusion sanguine : plus dangereuse que prévu
Rédigé par Laure Hanggi , le 31 December 2014 à 11h29
Des chercheurs de la Clinique Mayo (États-Unis) se sont intéressés aux risques de la transfusion sanguine - Fotolia © chanawit
Bien que nécessaires pour sauver des vies, les transfusions sanguines sont loin d'être sans risque. Les complications survenant chez les receveurs seraient plus nombreuses et dangereuses que ce que l'on pensait, selon des études de chercheurs en partenariat avec la Clinique Mayo, aux États-Unis (Minnesota).
Recevoir un don du sang : un acte pas banal
Si les transfusions sanguines sauvent quotidiennement des vies, les risques liés à ces échanges sanguins sont bien réels. Les complications découlant de ces transfusions chez les receveurs seraient en effet bien plus fréquentes que ce que l'on imaginait.
C'est du moins ce qu'affirme une équipe de chercheurs américaine, à l'origine de deux études sur le sujet, publiées dans la revue spécialisée Anesthesiology. Des résultats qui peuvent inquiéter quant on sait que, rien qu'en France, 500 000 personnes bénéficient d'une transfusion sanguine chaque année. Des transfusions qui sont nécessaires aux traitements de nombreux patients, 10 000 dons étant requis chaque jour pour pouvoir traiter efficacement les malades.
Les chercheurs espèrent pouvoir mettre au point, dans une volonté de réduction des risques, des moyens de prédiction de ces complications, pour une plus grande sécurité des patients.
Des complications pulmonaires suite aux transfusions de sang
Pour tirer ces conclusions, deux complications ont été étudiées, la première se manifestant par une détresse respiratoire aiguë et la seconde par une surcharge volémique (hausse de la quantité de sang dans le corps). Caractérisée par l'apparition d'importants œdèmes au niveau des poumons, l'incidence de ces deux complications a été analysée sur, respectivement, 3000 et 4000 personnes ayant toutes subies une transfusion sanguine lors d'une intervention chirurgicale entre 2004 et 2011.
Résultat : 1,4 % des patients présentaient des cas de détresse respiratoire lors de cette étude. Un chiffre qui peut sembler faible, mais qui rehaussent grandement les statistiques jusqu'alors disponibles, qui faisaient état de taux d'incidence de 0,02 à 0,05 %. Dans le cas de la surcharge volémique, 4,3 % des participants étaient concernés. Des risques d'incidence bien plus élevés que ce que l'on imaginait jusqu'alors, et qui appellent à la prudence et au suivi rigoureux des patients.
Ces conclusions ne doivent cependant pas avoir pour conséquence de limiter les dons du sang, mais plutôt de faire prendre conscience de cette situation. D'autant plus qu'en France, les transfusions sanguines sont indispensables, en l'absence d'alternatives thérapeutiques, à près d'un million de personnes.