Pollution de l’air, une nouvelle crise de santé publique

Depuis quelques années, les études sur l’impact sanitaire de la pollution de l’air se suivent et dévoilent des résultats alarmants. Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, la pollution de l’air est le « nouveau tabac ». Cette crise de santé publique d’ampleur mondiale n’épargne pas les enfants.

Les enfants plus vulnérables aux effets de la pollution de l’air

Publié la veille de la Conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé qui se déroule à Genève, du 30 octobre au 1er novembre 2018, ce rapport de l’OMS évalue à près de 7 millions le nombre des décès provoqués par la pollution de l’air. 8,57% d’entre eux sont des enfants de moins de 15 ans.

La pollution de l’air, qu’il soit atmosphérique ou intérieur, a causé la mort de 595 000 enfants. Les plus jeunes sont particulièrement touchés. Parmi les victimes, 543 000 sont âgés de moins de 5 ans. Comme 93% des enfants de moins de 15 ans dans le monde respirent un air pollué, l’OMS s’inquiète de la progression de ces chiffres.

Par rapport aux adultes, les enfants sont plus vulnérables à la pollution de l’air. Pour cause, ils respirent beaucoup plus vite et absorbent plus de polluants. Comme ils vivent plus proches du sol, là où les concentrations de certains polluants sont les plus élevées, ils sont également plus exposés aux risques liés à la respiration d’air pollué.

Le développement et l’épanouissement des enfants mis en danger

La grande majorité des enfants de moins de 15 ans dans le monde respirent un air qui dépasse largement les valeurs-seuils de l’OMS. Pour les particules fines dont la taille est inférieure à 2,5 microns, elles sont de 10 microgrammes par mètre cube d’air.

La pollution de l’air, tant atmosphérique qu’intérieur, affecte dangereusement les enfants. En plus des infections respiratoires graves, elle favorise les naissances prématurées, associées à un risque important de mortalité infantile et de survenue de maladies pédiatriques. De même, elle est susceptible d’engendrer des troubles du développement neurologique et à l’âge adulte, des maladies cardiovasculaires.

Compte tenu du danger que représente la pollution de l’air, le directeur du département Santé publique de l’OMS, le Dr Maria Neira, insiste sur la nécessité d’accélérer la transition vers les énergies propres et renouvelables pour la communauté internationale. Elle incite en plus les gouvernements à mobiliser plus d’efforts dans la lutte contre le changement climatique.