De moins en moins de prématurés depuis la fin du tabagisme en public
Rédigé par Clémentine Billé , le 31 March 2014 à 17h00
150 000 enfants meurent tous les ans du tabagisme passif
Le nombre de prématurés a diminué de 10% depuis la législation de 2007 interdisant le tabagisme dans les lieux publics et professionnels fermés. Une donnée très encourageante, mais quelques peu entachée par un autre chiffre : 600 000 personnes meurent par an du tabagisme passif.
600 000 personnes meurent chaque année du tabagisme…passif. Une étude annonce cependant une bonne nouvelle ! Depuis l’interdiction de la cigarette dans les lieux publics et professionnels, le taux des naissances prématurées a diminué de 10%.
24% d’hospitalisations pour problèmes respiratoires en moins depuis 2007
Les résultats donnés sont en réalité issus d’une compilation de onze études réalisées en Europe et en Amérique du Nord. Plus de deux millions et demi de naissances et 250 000 hospitalisations pour problèmes respiratoires d’enfants entre 2008 et 2013 ont été passés au crible. Pourquoi les problèmes respiratoires ? Il s’avère qu’outre la baisse du nombre de prématurés, les crises d’asthme ont également fortement diminué.
«Notre étude fournit la preuve que les interdictions de fumer ont des bénéfices considérables sur la santé périnatale et sur la santé de l'enfant. Ils apportent un soutien fort aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à créer des espaces publics sans tabac au niveau national », souligne le Dr Jasper Been de l’université de Maastricht (Pays-Bas), l’un des auteurs de l’analyse publiée dans la revue médicale britannique The Lancet.
Ces résultats viennent confirmer une étude datant de 2012 : elle établissait déjà un lien entre la mise en œuvre de ces législations et une diminution des hospitalisations de 24% pour des problèmes respiratoires, et de 15% en ce qui concerne des accidents cardiovasculaires.
150 000 enfants par an meurent du tabagisme passif
Les scientifiques se réjouissent de ces données et déclarent qu’on « a rarement vu une intervention aussi simple améliorer la santé et réduire les coûts médicaux aussi rapidement et de manière aussi importante ». En effet, d’autres données encouragent cette législation interdisant le tabac dans les parcs, restaurants ou autres cafés. Sara Kalkhoran et Stanton Glantz de l’université de Californie précisent à la fin de l’étude les économies qui pourraient être réalisées avec 10% d’hospitalisations en moins pour des problèmes respiratoires liés au tabagisme en Europe et aux Etats-Unis. C’est ainsi une diminution de sept milliards de dollars, soit cinq milliards d’euros que l’ensemble des hôpitaux connaîtraient.
Un point d’ombre persiste parmi cette panoplie d’études : il en existe peu consacrées à l’impact du tabagisme chez les enfants. Une étude de 2011 affirme pourtant qu’ils représentent un quart des 600 000 décès liés à la cigarette passive. Des éclaircissements sont attendus au sujet de la véracité de ces premières études.
En attendant, selon l’OMS, seulement 16% de la population mondiale vivent actuellement dans des pays ayant des législations restreignant l’usage du tabac. Certains se réjouissent tout de même de l’explosion de la vapoteuse. Là aussi, des études pour clarifier ses méfaits sont attendues. Mais la solution de la e-cigarette paraît être de courte durée : les autorités sanitaires commencent déjà à interdire son usage dans les lieux publics. Un exemple ? Après New-York en décembre, Los Angeles a interdit fin février la cigarette électronique dans les lieux publics. Marisol Touraine semblait également encline à suivre cette voie, et à interdire au plus vite la publicité pour cet objet.