HAS, pour un accouchement moins médicalisé
Rédigé par La Rédaction , le 31 January 2018 à 11h32
Vers des accouchements moins médicalisés.
La HAS ou Haute Autorité de Santé a remarqué une forte médicalisation de l’accouchement tout au long du 20ème siècle. Ainsi, elle vient de publier des recommandations pour une prise en charge moins médicalisée afin de réduire les interventions techniques et médicamenteuses dans les accouchements normaux ou à faible risque.
Mettre fin aux violences obstétricales lors de l’accouchement
Pour lutter contre la mortalité infantile et maternelle à la naissance, très élevée au cours du 20ème siècle, les accouchements sont devenus fortement médicalisés. Au fil du temps, ce mode de prise en charge a aussi été adopté pour les accouchements normaux pour réduire les risques de complication. Cette médicalisation de la naissance se fait souvent au détriment des femmes et de leurs préférences.
Est considéré comme accouchement normal tout accouchement qui débute spontanément et ne s’accompagne que d’un faible risque obstétrical au début du travail. Cela concerne uniquement les femmes en bon état de santé, qui n’ont pas eu de complications pendant la grossesse et dont l’accouchement n’a pas été déclenché.
Outre ce constat, les recommandations de la HAS font écho à la publication des témoignages de femmes victimes de violences obstétricales durant leur accouchement. Parmi ces violences figurent les humiliations, la brutalité, les actes médicaux farfelus, etc. Il est indispensable pour les professionnels de santé d’ajuster leurs interventions aux attentes des femmes.
Respecter les droits des femmes et la physiologie de la naissance
Ces nouvelles recommandations de la HAS pour des accouchements moins médicalisés ont pour objectif de limiter au minimum les interventions médicales et d’être plus à l’écoute des femmes enceintes. Elles privilégient notamment l’accompagnement personnalisé. De même, elles doivent permettre aux professionnels de santé de se défaire des pratiques systématiques comme les touchers vaginaux à outrance, l’épisiotomie et l’expression abdominale.
La HAS met également l’accent sur les droits des femmes enceintes de boire, de se déplacer, de pousser à leur guise au moment de l’expulsion et surtout de changer de position autant de fois qu’elles le souhaitent. Par ailleurs, les soignants sont encouragés à apporter leur soutien dans le choix de la prise en charge non médicamenteuse de la douleur.
Par contre, ces recommandations de la HAS ne s’appliquent pas aux femmes qui ont subi une césarienne lors d’un précédent accouchement et présentent un utérus cicatriciel. Les femmes atteintes de diabète gestationnel sont aussi exclues et celles qui sont enceintes de jumeaux ou d’un enfant avec un retard de croissance pour prévenir toute complication.