Vapotage de cannabis, une pratique non encadrée
Rédigé par La Rédaction , le 30 November 2017 à 12h21

Il existe un flou réglementaire autour des e-cigarettes contenant du CBD.
Depuis quelques mois, la cigarette électronique contenant du cannabidiol ou CBD rencontre un énorme succès chez les consommateurs de cannabis. Parmi les quelque 80 cannabinoïdes dans le chanvre, le CBD n’a pas de propriétés psychotropes mais n’est pas dénué de risques. Non encadrée, cette pratique inquiète les professionnels de santé.
Augmentation des risques d’abus et d’utilisation alternative
Les e-liquides au cannabidiol sont quasi-semblables aux e-liquides classiques. Ils renferment du propylène glycol, permettant de former de la vapeur, et d’arômes végétaux. Par contre, ils ne contiennent pas du tétrahydrocannabinol ou THC, substance active du cannabis, et de la nicotine, substituée par le CBD. Si le cannabidiol n’est pas assimilé à du produit stupéfiant, le tétrahydrocannabinol est prohibé.
Un des principaux problèmes avec les e-liquides au CBD concerne leur concentration. Celle-ci est extrêmement variable, allant de 30 à 1000 mg. Certains d’entre eux renferment même du THC. Si le vapotage de cannabidiol n’affecte pas l’activité mentale ou les comportements, cette pratique accroît les risques d’abus pour les drogues illicites et d’usage alternatif pour les drogues licites.
Le flou juridique autour du vapotage de CBD profite également aux distributeurs d’e-liquides au cannabidiol. Certains sites n’hésitent plus à faire de la publicité mensongère comme vanter les vertus supposées de la molécule. Pourtant, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament a tenu à rappeler que le CBD n’est légal en France que sous forme de médicament.
Plusieurs études et essais cliniques pour des usages médicaux
Diverses propriétés sont reconnues au cannabidiol selon Nathalie Richard, Directrice adjointe des médicaments de la douleur et du système nerveux central à l’ANSM. Le CBD est assimilé à un anxiolytique et un antalgique. De même, il lui est attribué le potentiel de traiter certaines maladies comme l’épilepsie et la schizophrénie. Cependant, son mécanisme d’action n’est pas encore établi. Ainsi, ses bénéfices et risques réels sont méconnus.
Depuis le début des années 2010, des essais cliniques sont réalisés sur des personnes souffrant de schizophrénie. Les résultats ont révélé une atténuation des symptômes. D’autres études ont été menées sur des patients atteints de la maladie de Parkinson. Une dose quotidienne de CBD pendant quatre semaines permet de réduire ses manifestations psychotiques.
Par ailleurs, le cannabidiol a été testé sur des sujets épileptiques. Il a été constaté une baisse de la fréquence des crises. 80% des patients ont par contre ressenti des effets secondaires tels que la somnolence et les diarrhées. Jusqu’ici, il n’existe aucune preuve que le CBD aide à arrêter la consommation de cannabis.