Gaz hilarant : un jeune Britannique meurt d’un arrêt cardiaque
Rédigé par Charlotte Canonne , le 30 July 2015 à 12h01
17 décès depuis 2006 dus au gaz hilarant - Crédit : DR
Le gaz hilarant est devenu la substance à la mode dans beaucoup de soirées étudiantes. Cette substance vendue en libre-service peut se révéler très dangereuse et peut provoquer un arrêt cardiaque ou de l’asphyxie. C’est ce qui est arrivé à un jeune Britannique de 18 ans, une histoire loin de provoquer le fou rire…
Gaz hilarant : une drogue festive depuis 20 ans
Le protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant a envahi les soirées étudiantes. Le plus souvent, les jeunes transfèrent ce gaz dans des ballons de baudruche avant d’inhaler puissamment. Mais malheureusement, cette nouvelle drogue à la mode n’a pas tout pour faire rire. Il y a quelques jours, un jeune homme de 18 ans vivant près de Londres est décédé d’un arrêt cardiaque après avoir inhalé du gaz hilarant chez des amis. L’adolescent, qui avait également consommé de l’alcool, a rejoint la triste liste des 17 jeunes britanniques décédés entre 2006 et 2012 à cause du protoxyde d’azote.
Le problème, c’est que ces bombonnes de protoxyde d’azote sont vendues légalement en France et Grande-Bretagne dans les supermarchés. Ce gaz est particulièrement utilisé dans l’industrie, la médecine ou la cuisine (dans les cartouches des siphons pour faire de la chantilly). Mais depuis les années 1990, le gaz s’est immiscé dans la vie festive, comme l’explique un rapport français établi par la Direction Générale de la Santé : « Au cours des années 90, l’usage de ce gaz est apparu dans l’espace festif techno. L’année 1999 a vu sa diffusion s’élargir pour atteindre son apogée début 2000. Le protoxyde d’azote était rapporté comme étant particulièrement disponible dans les « frees parties » et les « technivals » ainsi que dans les soirées trance où il était détourné de son usage pour ses propriétés euphorisantes ».
2 secondes d’inhalation pour 3 minutes d’euphorie
La plupart du temps, les jeunes inhalent le gaz après l’avoir transféré dans un ballon de baudruche ou un préservatif mais certains l’aspirent à même la cartouche. « L’inhalation entraîne une euphorie, souvent accompagnée de rires incontrôlables, et de distorsions visuelles et auditives » précise Drogues Info Service. Les effets apparaissent entre 10 et 30 secondes après l’inhalation et ne durent que 2 à 3 minutes. Mais ce gaz n’est pas sans effets secondaires : maux de tête, nausées, vomissement, crampes abdominales, diarrhées, etc.
Pris à forte dose et sur le long terme, le gaz hilarant peut provoquer des problèmes d’élocution, de confusion ou de désorientation, de coordination, des faiblesses musculaires, des vertiges, des acouphènes et un ralentissement du rythme cardiaque. Pire encore : la mort par asphyxie ou par arrêt cardiaque : « Les effets fugaces du protoxyde d’azote incitent parfois l’usager à des inhalations répétées pouvant conduire à la mort par asphyxie » rapporte Drogues Info Service.
Parmi les 17 décès comptabilisés en Grande-Bretagne, six ont été provoqués par une asphyxie. Malgré les risques, William Lowenstein, spécialiste en médecine interne et addictologie se veut rassurant : « Même si cela peut faire peur, il faut relativiser. Le gaz hilarant n’est qu’une petite mode chez les jeunes dans une recherche d’ivresse qui est intemporelle ».
Bien que le gaz hilarant ne soit pas addictif, les jeunes ont tendance à en inhaler à répétition pour prolonger les effets, une surenchère souvent dangereuse…