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La réalité virtuelle modifie-t-elle le fonctionnement du cerveau ?

Rédigé par , le 30 June 2016 à 11h07

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Outre les applications ludiques, la réalité virtuelle est aussi utilisée à des fins médicales

Outre les applications ludiques, la réalité virtuelle est aussi utilisée à des fins médicales

Les investissements dans secteur de la réalité virtuelle ont connu un grand bond en avant en 2016. Ses applications possibles sont en effet nombreuses et constituent un marché attractif. En médecine, elle est par exemple utilisée comme thérapie antidouleur. Pourtant, les experts redoutent une modification du fonctionnement du cerveau.

La réalité virtuelle, des bénéfices indiscutables en médecine

En janvier 2016, la réalité virtuelle a permis à l’équipe de neurochirurgie du CHU d’Angers d’opérer un patient atteint d’un cancer du cerveau. Equipé d’un casque de réalité virtuelle, il est resté éveillé tout au long de l’intervention. En détaillant ce qui défilait dans ses lunettes, il a aidé le neurochirurgien à ne pas endommager la fonction visuelle.

Hunter Hoffman, le Directeur du centre de réalité virtuelle de l’Université de Washington à Seattle, a aussi eu recours à la réalité virtuelle pour soulager la souffrance de grands brûlés durant les séances de nettoyage. Il les a plongés dans un environnement de froid polaire. Ce qui leur a fait oublier la douleur sans aucune injection de morphine.

Le phénomène s’explique par le fait que la réalité virtuelle modifierait la chimie du cerveau. Afin de s’en assurer, Hunter Hoffman a fait passer des IRM à des volontaires pour étudier les activités de la partie du cerveau liée à la douleur. A l’issue de l’expérience, il a observé que la réalité virtuelle a fortement ralenti ces activités. (174 mots)

La réalité virtuelle, des risques d’atteinte sur les neurones

Plonger un patient dans un monde virtuel permet de tromper ses sens. Néanmoins, cela n’est pas sans risques sur le long terme d’après Hunter Hoffman. Le ralentissement des activités du cerveau serait provoqué par une surproduction d’endorphine due à la réalité virtuelle. Afin de vérifier ce lien, il suggère l’utilisation de la naloxone. Ce composé chimique bloque les effets de l’endorphine et de la morphine.

De son côté, Philippe Fuchs, professeur à l’Ecole des Mines de Paris et spécialiste en réalité virtuelle, met en garde contre les éventuels effets secondaires des casques de réalité virtuelle, en particulier chez les enfants. Passer beaucoup de temps sur un jeu de réalité virtuelle risque d’altérer le développement et le fonctionnement de leurs cerveaux.

Ces inquiétudes légitimes seraient confirmées par une étude menée par des scientifiques de la prestigieuse Université d’UCLA en Californie, sous la direction du Pr Mayank Mehta. Ils ont constaté que 60% des neurones de l’hippocampe des rats placés dans une réalité virtuelle sont devenues inactives. Par ailleurs, leur rythme cérébral a aussi sensiblement baissé.

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