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Explosion des greffes d’organes illégales en Chine

Rédigé par , le 29 July 2016 à 12h07

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Les pratiques de greffe mises en cause en Chine

Les pratiques de greffe mises en cause en Chine

D’après le journal The Guardian, une hausse du nombre de greffes d’organes clandestines est actuellement constatée dans le monde. Une transplantation sur dix serait concernée. Le cas de la Chine serait le plus alarmant. Un rapport canadien dénonce un trafic d’organes prélevés de force sur les prisonniers de conscience.

Un rapport accablant contre les autorités chinoises

Dans ce rapport publié au mois de juin dernier, David Kilgour fustige les autorités chinoises. Chaque année, la Chine déclare officiellement 10 000 transplantations d’organes selon cet avocat de formation et ancien député du parti Libéral du Canada. En réalité, entre 60 000 et 90 000 greffes clandestines y sont pratiquées.

David Kilgour s’est basé sur l’évolution du nombre de lits, du taux d’occupation et du temps d’attente de greffon dans 700 des 20 000 hôpitaux en Chine. Par exemple, l’hôpital central de Tianjin a fait construire en 2006 un immeuble de 17 étages consacré aux transplantations pour une capacité d’accueil de 500 lits. 6 000 greffes y ont été réalisées en 2015.

Par ailleurs, le temps d’attente pour un organe est en moyenne de 7 jours. En cas d’urgence, l’hôpital Changzeng de Shangaï propose même un délai de seulement 4 heures. S’il y a des problèmes avec les greffons, le Centre d’aide internationale à la transplantation garantit leur remplacement en une semaine. En occident, les patients doivent attendre des mois, voire des années.

Une persécution du Falun Dafa et autres minorités

L’inquiétude que suscite la situation en Chine n’est pas uniquement due à sa grande capacité. Les hôpitaux chinois proposent aujourd’hui des prestations « à la carte ». Chirurgien au CHU de Montpellier, David Navarro parle de package comprenant l’hébergement, le billet d’avion aller/retour et le greffon pour un montant de 70 000 $.

L’organisation mondiale de la santé et autres associations de défense des droits de l’Homme ne sont pas non plus convaincues par les explications sur l’origine des organes. Les autorités chinoises affirment en effet que les greffons proviennent de prisonniers exécutés ayant donné leur consentement. David Kilgour avance plutôt la thèse de la purge des pratiquants du Falun Dafa emprisonnés en masse depuis 1999.

Pour appuyer ses propos, l’ancien parlementaire canadien affirme que tous les hôpitaux en Chine proposent des organes de pratiquants de cette discipline. Cette persécution aurait fait plus de 1,5 millions de morts en une quinzaine d’années. Ce groupe pourrait être particulièrement visé en raison de leur mode de vie. Ils ne fument pas, ne boivent pas et pratiquent régulièrement des activités physiques. 

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