Un troisième cœur artificiel Carmat implanté

La société Carmat a confirmé mardi 28 avril, l’implantation d’un cœur artificiel chez un troisième patient, parisien cette fois. La greffe étant encore dans sa phase d’essai, la société ne souhaite pas divulguer les résultats avant la fin. Selon le communiqué de Carmat, cette troisième implantation, réalisée le 8 avril par l’équipe de l’hôpital Georges Pompidou de Paris, s’est bien déroulée.

Une prothèse de cœur révolutionnaire

Comme à son habitude, la société Carmat a agi dans la plus grande discrétion et opacité. Prônant une communication très contrôlée sur les implantations des cœurs artificiels, la greffe de ce troisième cœur n’avait pas été révélée par la société mais par le journal quotidien Libération. La société a néanmoins réagi mardi 28 avril sur le bon déroulement de l’opération. Même si la greffe n’est qu’à la phase d’essai, les médecins sont optimistes.

Le cœur artificiel Carmat est un petit bijou de technologie médicale, mais il est un peu lourd et volumineux et ne peut donc être reçu que par des personnes de forte corpulence. Le protocole est également très strict sur les critères des personnes pouvant recevoir ce cœur : il faut être dans l’incapacité de recevoir un cœur classique et souffrir d’une maladie cardiaque très grave remettant en cause la vie sur le long terme.

Selon le professeur Daniel Duveau, qui a participé à l’intervention en compagnie du chirurgien Christian Latrémouille, le patient à avoir reçu le cœur artificiel est un septuagénaire. Il refuse cependant de révéler toute autre information : « Il va aussi bien qu’on pouvait l’espérer après une telle intervention » a-t-il seulement déclaré.

Le deuxième greffé se porte bien

Le chirurgien Daniel Duveau a également précisé que d’autres implantations devraient « relativement rapidement » s’organiser. « Nous sommes en train d’étudier un certain nombre de dossiers ».

Le deuxième patient à avoir reçu une greffe de cœur artificiel Carmat, un homme de 69 ans opéré à Nantes en août dernier, se porte très bien. Malgré une hospitalisation et des visites de contrôle chaque semaine, le deuxième greffé a retrouvé une vie normale et s’est même remis au vélo.

Bien que l’efficacité du cœur artificiel Carmat commence à faire des preuves, les médecins ne se prononcent pas sur l’espérance de vie des greffés. Les suites opératoires sont délicates et les suivis sont constants. Selon le professeur Duveau :  « On leur souhaite la plus longue vie possible, au moins cinq ou dix ans ».

Il reste donc à constater l’efficacité de cette nouvelle technologie sur le long terme, bien que les médecins et la société Carmat soient confiants envers la fiabilité de ce cœur qui pourrait dans le futur sauver bien des vies.