Les entreprises s’organisent pour éviter le travail de nuit
Rédigé par La Rédaction , le 29 January 2019 à 12h13
Le travail de nuit a des conséquences sur la santé.
D’après un rapport de l’ANSES ou Agence nationale de sécurité sanitaire datant de juin 2016, le travail en horaires de nuit a des effets néfastes avérés sur la santé des travailleurs. Depuis, de plus en plus d’entreprises s’organisent afin de les éviter. L’objectif est de préserver la santé des employés.
Des conséquences importantes sur la santé des travailleurs
Le travail de nuit est devenu une réelle préoccupation pour les autorités sanitaires. En moins de trente ans, la population concernée a doublé. En 2012, le nombre de personnes travaillant en horaires décalés a atteint les 3,5 millions, soit 15,4 % des travailleurs à l’époque. Pourtant, le travail de nuit a un impact négatif certain sur leur santé.
Depuis 2007, le CIRC ou Centre international de recherche sur le cancer a classé le travail de nuit comme « cancérogène probable ». Pour cause, travailler en horaires décalés perturbe le rythme biologique, en particulier le travail avec des alternances irrégulières des périodes de travail jour-nuit. Chez les femmes, cela accroit de 30 % le risque de cancer du sein.
Par ailleurs, le travail de nuit accélère le vieillissement cognitif. Une étude franco-britannique publiée en 2014 a montré un déclin cognitif précoce chez les personnes exposées à ce type de rythme de travail durant une longue période. Cela se traduit notamment par une diminution de leurs capacités cognitives comme la mémoire et la vitesse de réaction.
Des aménagements d’emploi du temps pour moins d’impact
Le Code du travail prévoit déjà que le recours au travail de nuit doit rester exceptionnel. En plus, il est impératif de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé des travailleurs et garantir leur sécurité. Autrement dit, ce travail dit « atypique », entre 21 heures du soir et 6 heures du matin, doit être justifié.
L’INRS ou Institut national de recherche et de sécurité préconise des aménagements d’emploi du temps pour les travailleurs de nuit afin de réduire l’impact sur leur santé. Pour le Dr Marie-Anne Gautier, médecin du travail et experte de l’INRS, l’organisation des tâches doit prioriser les aspects les plus exigeants, puis les tâches routinières, avec des microsiestes pour récupérer en termes de vigilance.
Conscientes des risques liés au travail nocturne comme l’hypertension artérielle et le diabète, de nombreuses entreprises, sans distinction de secteur d’activités, se réorganisent. Cependant, il reste difficile de faire de la prévention. Le travail de nuit attire en raison d’une rémunération supplémentaire attrayante, d’un possible surcroît de congés et surtout, la disponibilité pendant la journée.