Des produits dangereux dans 60 % des crèmes éclaircissantes
Rédigé par La Rédaction , le 28 October 2019 à 15h35
Certaines crèmes dépigmentantes sont dangereuses.
Malgré les risques potentiels pour la santé, des millions de femmes n’hésitent pas à utiliser des produits dépigmentants dans l’espoir d’obtenir une peau claire que leur teinte naturelle. Comme beaucoup de célébrités ont le teint clair de nos jours, elles assimilent la clarté de la peau à la réussite sociale.
Détournement de médicaments et utilisation de substances interdites
La dépigmentation volontaire de la peau n’est pas une pratique récente. Elle est courante chez les femmes africaines. Pour exemple, les Camerounaises parlent de « maquillage », tandis que les Maliennes et les Sénégalaises l’appellent « tcha-tcho » ou « xessal ». L’éclaircissement de la peau est également très pratiqué en Asie. Trois Indiennes sur cinq y recourent pour se sentir plus belles.
Pourtant, les crèmes éclaircissantes ne sont pas sans risque pour la santé. Selon les médecins, certaines substances qui composent ces produits dépigmentants sont susceptibles d’entrainer des dommages sur la peau, ainsi qu’aux organes internes comme les reins. Malheureusement, leurs étiquettes ne mentionnent que les agents blanchissants autorisés comme l’acide kojique et les extraits de réglisse.
Afin de rendre leur effet éclaircissant plus puissant, les fabricants n’hésitent pas à utiliser des substances interdites, mais ne les indiquent pas sur la composition. Dans la majorité des cas, il s’agit d’hydroquinone. Ce composé organique aromatique bloque la production de mélanine. Par contre, il fragilise la peau, et favorise son vieillissement précoce et les cancers.
Briser le tabou de la dépigmentation volontaire pour un traitement adapté
En théorie, la commercialisation des produits éclaircissants est autorisée. Néanmoins, cela n’empêche pas le détournement de médicaments, comme les corticoïdes, qui ont pour effets indésirables la dépigmentation de la peau. Il en est de même pour l’utilisation des substances interdites comme les dérivés de mercure. Ils agissent en prévenant la synthèse de la mélanine ou par desquamation.
Selon Romain Roussel, directeur adjoint de cabinet à la DGCCRF, il est essentiel d’analyser les crèmes dépigmentantes et de retirer du marché celles qui renferment des produits illicites. Ces cosmétiques ont des effets néfastes sur la santé chez 70 % des utilisateurs. Leur degré de dangerosité est variable et peut provoquer des mycoses de la peau, des troubles neurologiques, etc.
Pour les victimes, il est indispensable de parler de la dépigmentation volontaire et de briser le tabou autour de ce sujet. L’objectif est de permettre une prise en charge appropriée. En effet, lorsque les patients consultent pour des problèmes dermatologiques, ils taisent souvent l’utilisation de ces crèmes blanchissantes. En parallèle, les professionnels de santé ne sont pas sensibilisés sur cette problématique.