L’ivresse du sommeil : une personne sur sept serait touchée
Rédigé par Céline Le Goff , le 28 August 2014 à 11h15
Il existe une ivresse différente de celle liée à l’alcool et qui est plus répandue que l’on ne voudrait le croire, l’ivresse du sommeil. Selon une récente étude américaine, ce phénomène touche 1 personne sur 7, soit 15% en moyenne de la population.
L’ivresse du sommeil se caractérise par une confusion et des actes incohérents voire dangereux
Ce trouble se manifeste par une difficulté à se réveiller et une confusion entraînant des actes inappropriés voire agressifs. La personne a du mal à savoir où elle se trouve exactement et à avoir des pensées claires. Elle est confuse, désorientée sur le plan temporel et spatial pendant quelques secondes voire quelques minutes. La désorientation et les actes risqués et incohérents ressemblent aux effets de l’alcool sur le comportement. De plus, l’ivresse du sommeil est souvent accompagnée d’une amnésie de l’épisode.
Une étude publiée dans la revue Neurology a analysé l’étendue de ce trouble au sein de la population. L’équipe de chercheurs a réalisé l’étude auprès de 19.136 adultes et les ont interrogé sur leurs habitudes de sommeil. Ils ont préalablement évalué la santé mentale et les traitements médicamenteux de chaque participant pour déterminer si un lien possible entre l’ivresse du sommeil et un facteur psychologique existait. Les résultats démontrent qu’au total, 15% des personnes interrogés ont vécu un ou plusieurs épisodes d’ivresse du sommeil au cours de l’année précédente, soit environ 1 personne sur 7. Plus de la moitié de ces 15% avaient connu une ivresse du sommeil par semaine voire plus.
Un sommeil trop long ou trop court sont mauvais pour l’organisme et les capacités cérébrales
Dans 84% des cas d’ivresse du sommeil, les personnes touchées présentaient d’autres troubles du sommeil, un trouble mental tel que la dépression ou prenaient des médicaments psychotropes. Ils ont donc pu en déduire certains facteurs déclencheurs. L’apnée du sommeil par exemple semble liée fortement à l’ivresse du sommeil.
D’autres facteurs également ont été décelés. Un sommeil trop long est source de ce symptôme. Si une nuit excède 7 à 8 heures, l’horloge biologique ne tient plus compte des heures de sommeil supplémentaires et le rythme est déréglé. Prenez donc garde aux vacances, où il est tentant de se laisser aller et de dormir jusqu’à midi. Il est conseillé de privilégier la qualité du sommeil à la quantité et de se limiter à huit heures. Si vous souhaitez rattraper les heures de sommeil manquées en période de travail, relaxez-vous avant d’aller au lit, faites quelques étirements et surtout mettez un réveil. Il est également préférable de faire une sieste de vingt minutes dans l’après-midi plutôt que de prolonger la nuit.
Mais dormir peu est aussi source de problèmes de santé. Dormir moins de 7h par nuit provoque le même comportement qu’une personne alcoolisée et détériore les capacités cérébrales. Une étude de l’Université de Pennsylvanie, publiée en mars dernier, a démontré que dormir 6h ou moins détruisait les neurones et était un facteur de la maladie d’Alzheimer.
L'organisme est donc très sensible au sommeil et il est important de respecter les durées nécessaires à son bon fonctionnement.