Cigarette électronique : le rapport inquiétant de l’OMS
Rédigé par Marie Penavayre , le 28 August 2014 à 11h13
Dans un rapport publié mardi dernier, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande l’interdiction de la vente des cigarettes électroniques aux mineurs, ainsi que leur utilisation dans les lieux publics fermés, affirmant que ces dispositifs présentent « de graves menaces » pour l’adolescent et le fœtus.
Interdire le vapotage aux mineurs et dans les lieux publics
Elaboré en prévision de la sixième session de la conférence des parties à la convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac qui aura lieu en octobre à Moscou, le document présente une série de mesures qui pourraient considérablement affaiblir la cote de l'e-cigarette…
En France, il est d’ores et déjà interdit de vendre des cigarettes électroniques aux mineurs, ou d’en faire la publicité. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s’était prononcée en juin dernier pour l’interdiction de leur utilisation « dans certains lieux publics ». Les recommandations de l’OMS pourraient donc bien accélérer la procédure et amener à un encadrement plus strict.
« On ignore l'importance de la réduction des risques »
L’OMS reconnait que les cigarettes électroniques ont « des chances d’être moins toxiques pour le fumeur que les cigarettes classiques ou que d'autres produits du tabac brûlés ». Mais elle ne présente pas de garantie suffisante pour être considérée sans danger, car il faudra encore attendre des années avant d’obtenir des données probantes sur les liens entre leur utilisation et les maladies comme le cancer.
De la vapeur d'eau, vraiment ?
L’OMS affirme que l’aérosol produit par les inhalateurs de nicotine « n’est pas de la simple vapeur d’eau », comme le prétendent leurs fabricants. Un élément suffisant pour mettre en garde les enfants, adolescents, femmes enceintes et femmes en âge de procréer « sur les conséquences à long sur le développement du cerveau ».
L'OMS estime à 466 le nombre de marques de cigarettes électronique existant en 2014. Le marché est en plein boum et les ventes devraient être multipliées par 17 d'ici à 2030.
Alors que près d’un million de Français se seraient déjà tournés vers la cigarette électronique, ces recommandations pourrait bien fournir aux décideurs politiques des indications sur les orientations à suivre.