Accident nucléaire de Tchernobyl, bilan sanitaire inachevé
Rédigé par La Rédaction , le 28 April 2016 à 12h21
En trente ans, le bilan sanitaire de Tchernobyl est toujours inachevé.
Le 26 avril 1986, le réacteur 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé et libéré dans l’atmosphère d’importantes quantités de matières radioactives. L’Ukraine, la Biélorussie et la Russie sont les pays les plus contaminés. Le bilan sanitaire de cette catastrophe fait toujours débat trente années plus tard.
Divergences entre les spécialistes sur les effets sanitaires
En août 1986, des experts Soviétiques a présenté devant l’Agence Internationale de l’Energie Atomique un premier bilan de la catastrophe de Tchernobyl en Ukraine et en Biélorussie. Le rapport fait état de 30 morts, 7 000 irradiés et 150 000 personnes évacuées. Les doses reçues par la population dans un rayon de 30km sont estimées à plus de 35rem si la moyenne pour le rayonnement externe est de 11,9rem.
En avril 2006, l’Organisation Mondiale de la Santé a aussi constitué un groupe d’experts pour estimer les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl. Ils ont constaté une forte hausse des cas de cancers thyroïdiens chez les moins de 18 ans au moment de l’accident. Par ailleurs, ils ont relevé un risque élevé de leucémie chez les liquidateurs.
Ces différentes tentatives visant à évaluer les effets sanitaires de l’accident de Tchernobyl font pourtant l’objet de polémiques en raison d’enjeux politiques, idéologiques et scientifiques. Le manque de données épidémiologiques ne permettant pas aux experts d’apporter des précisions sur le sujet alimente encore plus la controverse.
De précieux enseignements pour Fukushima et l’avenir
Trente ans après la catastrophe, le bilan reste ainsi flou. Aucune publication scientifique n’a jusqu’ici mis en évidence de manière officielle un possible accroissement d’autres formes de cancers. Cependant, de nombreux témoignages rapportent une recrudescence inquiétante des cas de cancers de sein, de maladies cardiovasculaires et de troubles neurologiques dans les régions proches de Tchernobyl, en Ukraine comme en Biélorussie.
Dans les autres pays d’Europe comme la France, cette catastrophe nucléaire n’a officiellement eu aucune conséquence sanitaire. Le groupe de recherche sur la thyroïde affirme qu’il n’existe pas d’arguments scientifiques à l’heure actuelle permettant de lier à Tchernobyl l’augmentation du nombre de cancers thyroïdiens diagnostiqués. D’ailleurs, cette hausse a déjà été constatée depuis 1975 dans le monde entier.
Cette conclusion est confortée par les résultats du dépistage systématique de 300 000 enfants ayant pu ingérer de l’iode-131 après l’accident de Fukushima. Cinq ans plus tard, les experts n’ont pas constaté un surcroît de cancers thyroïdiens. Les effets d’expériences de Tchernobyl et de Fukushima devraient aider à mieux gérer ces crises sanitaires à l’avenir.