Urgences, les centres de traitement des appels en difficulté
Rédigé par La Rédaction , le 27 August 2018 à 11h33
Centre de traitement des appels d'urgence
La médiatisation de l’affaire Naomi Musenga a mis en exergue les difficultés des centres de traitement des appels d’urgence à gérer les demandes. Le Point annonce dans son classement des hôpitaux et des cliniques plus de 4,6 millions d’appels non pris en charge par les centres de régulation du Samu.
Entre surcharge de travail et complexité de certaines situations
Le nombre des appels passés aux centres de régulation du Samu est en hausse constante. Ils ont reçu plus de 29 millions d’appels en 2016 contre 24 millions en 2013. Selon les chiffres avancés par Le Point, un appel sur six reste sans réponse. En cause, les régulateurs chargés de traiter ces demandes invoquent des conditions de travail désastreuses.
Pourtant, les normes du syndicat Samu-Urgence de France exigent que 99% des appels soient pris en charge par un régulateur dans un délai de 60 secondes. Seuls les centres de régulation du Samu de Verdun et d’Orléans y parviennent. Si le constat est accablant, le SUdF met en garde contre les raccourcis hasardeux visant un système qui sauve des vies.
D’ailleurs, le Dr François Braun, président du SUdF, conteste ces chiffres même s’il admet les appels sans réponse et les erreurs. De plus, il est difficile de différencier parmi ces statistiques l’appel d’une victime d’infarctus d’un canular ou d’un faux numéro. Enfin, l’insuffisance des moyens ne permet pas aux régulateurs d’engager systématiquement les Smur.
Relance du débat autour de l’organisation des urgences en France
La situation actuelle remet en cause l’organisation des urgences en France et la répartition des tâches entre les services. Dans d’autres pays européens comme les Pays-Bas et la Finlande, le 112, un numéro d’appel unique, est mis en place pour recevoir et traiter l’ensemble des appels d’urgence. La plateforme décide ensuite de l’envoi des équipes de secours adéquates.
En France, le même numéro d’appel d’urgence existe depuis 17 ans. Celui-ci réunit les pompiers, la police et le Samu. Il est accessible avec un portable verrouillé ou sans carte SIM. Toutefois, si les pompiers et le ministère de l’Intérieur militent pour l’instauration d’un numéro unique, il ne semble pas faire l’unanimité auprès du SUdF qui n’apprécie guère la disparition du rôle des médecins.
Pourtant, adopter le 112 comme numéro d’urgence unique offre de nombreux avantages. Cela permet de mutualiser les moyens à disposition des centres de traitement des appels d’urgence et d’améliorer le temps de réactivité. De même, cela contribuerait à décloisonner les différents services actuels et à réduire le nombre des dysfonctionnements dans le futur.