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Diabète : un risque inégal selon l'emploi

Rédigé par , le 26 September 2014 à 16h38

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diabète ; temps de travail ; socio-économique ; statut social ; santé

Un regroupement d'étude, publié ce jeudi 25 septembre, montre que les personnes effectuant un travail au faible statut socio-économique et travaillant au moins 55 heures par semaine, seraient beaucoup plus susceptibles de développer un diabète de type 2. 

Le plus grand regroupement de données sur le sujet

L’équipe de chercheurs de l’University College de Londres, dirigée par Mika Kivimäki, professeur d’épidémiologie, a effectué une méta-analyse (regroupement et analyse d'un grand nombre d'études) pour étudier les liens entre un temps de travail élevé et le développement du diabète de type 2 chez les employés. Pour cela, ils se sont appuyés sur les données de 4 études publiées et de 19 autres non-publiées comprenant des données à l’échelle individuelle. Ce sont ainsi les résultats obtenus du suivi, pendant quasiment 8 ans, de 222 120 hommes et femmes des États-Unis, d’Europe, du Japon et d’Australie qui ont servi de base à cette méta-analyse. Pour le professeur Kivimäki, « la mise en commun de toutes les études disponibles sur ce sujet nous a permis d’étudier l’association entre les heures de travail et le risque de diabète avec plus de précision que ce qui avait été possible auparavant ». En effet, l’équipe de chercheurs a établi  que, pour les personnes travaillant au moins 55 heures par semaine, le risque de développer un diabète de type 2 était plus élevé. Cependant, ce risque n’est pas le même pour tout le monde. 

                                                

Les emplois en bas de l’échelle socio-économique plus touches

L’étude part en fait d’un constat : travailler beaucoup et longtemps peut avoir des effets négatifs sur la santé, mais on ne savait pas jusqu'alors si cela affectait toutes les catégories socioprofessionnelles de la même manière. La méta-analyse a donc été stratifiée selon les groupes socio-économiques qui constituaient le panel. Et les résultats ont été sans appel. « Bien qu’il est peu probable que faire des heures supplémentaires augmente le risque de diabète chez tout le monde, les professionnels de la santé devraient être conscients que ce dernier est associé à un risque significativement accru chez les personnes effectuant un travail au faible statut socio-économique » déclare Mika Kivimäki.  Grâce à une  analyse plus précise, les chercheurs ont en effet démontré que ces personnes avaient 30 % de plus de risques de développer un diabète de type 2. Ces résultats étaient également valables lorsque d’autres facteurs, tels que la pratique physique, l’âge, le sexe, le poids ou la cigarette étaient exclus. Surtout, cette  corrélation restait extrêmement forte même après l’exclusion du travail posté (au sein d'un travail à la chaîne), dont le rôle dans l’obésité et le diabète a déjà été prouvé. Ce lien, entre de longues journées et le développement du diabète de type 2, apparaît uniquement chez les personnes se trouvant dans les groupes les plus bas socio-économiquement.

Des résultats s’inscrivant dans un ensemble d’études

Pour les chercheurs, il faut approfondir les recherches pour identifier les mécanismes sous-jacents qui lient temps de travail, diabète de type 2 et faible statut social. Ils suggèrent ainsi quelques explications possibles, telles que celle basée sur les horaires contraignantesde ces métiers. Perturbant souvent la vie des employés, ces derniers n’ont pas le temps de se reposer assez pour récupérer ou faire du sport et se déconnecter du travail. Des conditions de vie qui ne sont pas propices à l’épanouissement d’un bon état de santé. Le Dr Orfeu Buxton de la Pennsylvania State University et le Dr Cassandra Okechukwu de la Harvard School of Public Health déclarent ainsi, dans un commentaire associé que cette étude « Les résultats restent stables même après l’ajustement face aux facteurs d’obésité et d’activité physique, qui sont souvent la cible de la prévention des risques de diabète. [Cela] suggère que les facteurs liés au travail affectant la santé et le stress peuvent avoir besoin d’être abordés dans le cadre de la prévention du diabète ». 

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L'auteur
Laure Hanggi

Laure Hanggi

Rédactrice

Bio

Etudiante en histoire passionnée d'actualité en général et notamment des questions de santé moderne, en tant qu'enjeux de société. Voir plus

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