Un organe recréé grâce à la transplantation de cellules dans l’organisme d’une souris
Rédigé par Céline Le Goff , le 26 August 2014 à 11h42
Des chercheurs britanniques de l’Université d’Edimbourg ont réussi à produire un organe fonctionnel et complet à l’intérieur de l’organisme de souris par la méthode de reprogrammation. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Cell Biology le lundi 25 août dernier.
L’organe a une parfaite structure et remplit les mêmes fonctions
L’équipe de scientifiques, dirigée par le professeur Clare Blackburn, a sélectionné des cellules appelées fibroblastes à partir d’un embryon de souris. Ils les ont converties en un autre type de cellules spécialisées du thymus. Pour ce faire, ils les ont reprogrammées en augmentant les niveaux de Foxn1, la protéine qui guide le développement du thymus au cours du développement des organes dans l’embryon. Ces cellules reprogrammées ont donc obtenues toutes les fonctions spécialisées du thymus.
Ensuite, les chercheurs ont combiné ces cellules reprogrammées avec d’autres cellules du thymus et les ont greffées sur les reins des souris. Ils ont pu observer quatre semaines plus tard que les cellules avaient créé un organe bien formé ayant l’exacte structure d’un thymus naturel. Il contient en effet les deux principales régions d’un thymus (une partie périphérique sombre appelée "cortex" et une partie centrale claire nommée "médulla"). Il peut également remplir toutes les fonctions d’un thymus.
Le thymus recréé représente une solution possible pour ceux nés sans cet organe essentiel
Le thymus est un petit organe situé à proximité du cœur et qui est essentiel au fonctionnement du système immunitaire. Cet organe produit des lymphocytes T qui défendent l’organisme contre les virus, bactéries, infections et cellules défectueuses. Or le thymus artificiel créé à partir des cellules reprogrammées permet de réaliser la même fonction et est en mesure de produire des lymphocytes T.
La méthode utilisée pour produire un organe fonctionnel représente donc un espoir pour les personnes nées sans thymus ou celles qui sont dotées d’un thymus non fonctionnel. Ce pourrait être une alternative à la transplantation d’organes qui comprend de nombreux désavantages. Les problèmes sont en effet nombreux aujourd’hui avec un manque de donneurs considérable, des problèmes de compatibilité de l’organe à transplanter et de l’organisme du patient.
Toutefois, la recherche n’en est qu’à un stade précoce et des recherches additionnelles sont nécessaires pour déterminer si le traitement sera efficace et sûr pour le corps humain. Le risque que les cellules transplantées se développent de manière incontrôlable et soit la cause d’un cancer n’est pas à écarter.