Hommes et femmes, inégaux face à la douleur
Rédigé par La Rédaction , le 26 March 2019 à 11h30
Hommes et femmes : inégaux face à la douleur
L’homme et la femme ne sont pas logés à la même enseigne d’un point de vue biologique. Ce qui induit des différences, même face à la douleur. D’ailleurs, des études récentes ont montré des réponses neuronales différentes. Ainsi, il est indispensable de développer des antidouleurs propres à chaque cible.
Les femmes touchées majoritairement par les douleurs chroniques
Plusieurs études ont révélé que les femmes sont beaucoup plus sensibles à la douleur que les hommes. De même, elles sont plus nombreuses à souffrir de douleurs chroniques telles que la migraine, l’ostéoarthrose, le mal de dos, etc. Des travaux menés sur des souris suggèrent que les cellules responsables de la transmission de la douleur ne sont pas identiques chez les deux sexes.
Une étude récemment publiée dans la revue Brain confirme cette conclusion chez l’humain. Des chercheurs ont récupéré le tissu rachidien de 18 hommes et de 8 femmes opérés d’une tumeur. Puis, ils ont procédé au séquençage ARN des cellules neuronales sensorielles ainsi prélevées. Ils ont réussi à déterminer les gènes actifs dans la perception de la douleur.
Chez les hommes, le système immunitaire active les macrophages en réponse de la douleur. Par contre, chez les femmes, il s’agirait plutôt de neuropeptides. Ce sont des substances qui ressemblent aux protéines et sont libérées par les neurones. Malheureusement, les recherches pour le développement de médicaments contre la douleur sont réalisées sur des souris mâles.
La nécessité de fabriquer des médicaments spécifiques à chaque sexe
Entre 1996 et 2015, près de 80 % des études sur la douleur ont été réalisées sur des souris mâles. Les chercheurs l’expliquent par l’« instabilité » des souris femelles à cause de leur cycle menstruel. A un moment donné, cette « instabilité » va provoquer des changements physiologiques, modifier telle ou telle réponse et affecter les résultats des travaux.
A la lumière de ces nouvelles données disponibles, il convient de fabriquer des antidouleurs pour chaque sexe. Pour l’industrie pharmaceutique, cela a forcément une répercussion. Pour cause, pour développer une nouvelle molécule, un laboratoire pharmaceutique doit débourser environ 1,5 milliard de dollars. La création d’un médicament en double, avec des mécanismes d’action différents, implique un coût supplémentaire significatif.
Néanmoins, cela pourrait constituer également une opportunité. En effet, un ciblage en amont des molécules contre les différentes maladies est un moyen efficace pour faire baisser un taux d’échec extrêmement élevé en matière de R&D (Recherche et Développement), et augmenter la fiabilité des médicaments. A l’heure actuelle, une seule molécule sur 10 000 atteint la phase de commercialisation.
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