Première en France : une chambre à allergènes
Rédigé par La Rédaction , le 26 January 2016 à 00h00
Les différents types de Pollen sont à l'origine d'une grande partie des allergies printanières. (images de plusieurs variétés de pollen au microscope électronique)
Le CHU de Strasbourg vient d’être doté d’une chambre d’exposition aux allergènes. Unique en France, ce type d’installation permet de comprendre les allergies, d’évaluer en conditions réelles l’efficacité des différents traitements existants à ce jour et de développer de nouveaux médicaments. Son coût est estimé à 2,8 millions d’euros.
Une installation de pointe pour une sécurité maximale
Plus de 20% des Français sont concernés par les allergies respiratoires ou au pollen. Chez les moins de 35 ans, ce pourcentage atteint même les 30%. Grâce à cette chambre à provocation allergique, il est désormais possible pour les chercheurs d’étudier ces pathologies et de mettre au point des traitements plus efficaces. Cet équipement peut accueillir jusqu’à 20 volontaires.
Les tests sont réalisés sous surveillance médicale étroite et permanente. La chambre est dotée de caméra pour détecter les moindres manifestations à risque chez les patients. Une équipe de médecins et d’infirmières se tient prête pour une intervention immédiate. Le patient est ensuite placé en observation durant les six heures qui suivent pour prévenir des complications graves.
Toutes les précautions sont prises avant, pendant et après une expérience. Le port de lunettes est obligatoire. Les patients doivent aussi s’habiller complètement et se couvrir les cheveux. Avant d’entrer dans la chambre, ils passent par un sas. Les allergènes sont pulvérisés par le biais de trous situés au plafond. La durée de l’exposition est de 4 heures.
Des recherches en temps réel et in situ sur des volontaires
L’objectif de la mise en place de cette chambre d’exposition aux allergènes n’est pas de traiter sur place les personnes souffrant d’allergies. Cet équipement permet de tester et de valider en milieu contrôlé les protocoles des futures thérapies contre la rhinite, l’asthme, etc. Cela réduit la durée des expérimentations et le coût de développement des médicaments.
D’une superficie de 65 m², cette chambre à provocation allergique est dotée d’une multitude de capteurs de mesure. Il est possible de contrôler en temps réel la concentration aérienne de l’allergène, objet de l’expérience, et de mesurer la taille des particules qui la portent. De même, les manifestations sont étudiées et évaluées in situ. De telles expériences sont impossibles en milieu naturel.
Cette chambre à allergène sert également de lieu de tests d’efficacité de nouvelles molécules thérapeutiques destinées à lutter contre les symptômes ou à désensibiliser les patients. Le but est de mettre à leur disposition des médicaments plus efficaces et plus fiables. La conception de cet outil offre même l’opportunité de tester l’action combinée de plusieurs molécules.