OGM : l’étude du Pr Gilles-Eric Séralini mettant en cause Mosanto republiée
Rédigé par Emmylou Drys , le 25 June 2014 à 13h00
Les rats de laboratoire ayant ingéré du maïs transgénique présentent de grosses tumeurs. Crédit photo : AFP
La revue Environmental Science Europe a décidé de remettre en lumière l’étude du professeur français, prouvant les méfaits d’un maïs OGM et d’un herbicide Roundup, tous deux fabriqués par le géant des biotechnologies agricoles Mosanto.
Il y a un an et demi, l’étude du Pr Gilles-Eric Séralini avait provoqué un tollé dans le monde scientifique. Accusant à coup d’images choc le géant Mosanto de provoquer sur la santé de rongeurs des dommages toxiques, son étude avait à cependant été retirée de la publication, la revue scientifique Food and Chemical Toxicology dénonçant un manque de sérieux dans la méthodologie.
Un changement sur la forme, mais pas sur le fond
Bien que l’article ait été remanié sur la forme, le fond reste le même. « La toxicité du Roundup et ses impacts sur les organes de détoxification du corps, le foie et les reins ainsi que sa capacité à perturber le système hormonal à très faible dose » explique l’association Criigen (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique) dont le chercheur français est membre.
Pour les biens de cette étude, 200 rats avaient été nourris pendant deux ans avec le maïs OGM NK603 de Mosanto, qui était lui-même traité avec l’herbicide Roundup, lui aussi fabriqué par le groupe. Les souris qui avaient consommé ce maïs génétiquement modifié présentaient deux à trois fois plus de tumeurs que les autres rongeurs.
Ces conclusions avaient été rejetées à la fois par l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), mais avaient cependant réussi à lancer un débat au sein de cette communauté scientifique.
Une étude publiée en « open-source » pour la « transparence »
Cette fois-ci, dans le but de favoriser le débat scientifique, l’étude est publiée en « open-source », c’est-à-dire qu’elle est consultable par tous en toute transparence, "ce que l'industrie s'est toujours refusée de faire au nom du secret industriel ou de la propriété intellectuelle" assène le Criigen.
L’unique objectif de cette republication est d’ouvrir à nouveau le débat sur le sujet en permettant « une discussion rationnelle » : « Le seul objectif est de permettre la transparence scientifique et, sur cette base, une discussion qui ne cherche pas à cacher, mais bien à se concentrer sur ces controverses méthodologiques nécessaires »
Suite à ce scandale, les agences sanitaires françaises et européennes avaient demandé la mise en place d’études sur la consommation d’OGM à ce jour, mais aucun résultat probant n’est aujourd’hui connu.