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Réchauffement climatique : sommes-nous à l'aube d'une crise sanitaire ?

Rédigé par , le 24 November 2014 à 15h13

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Le rendement agricole et l'accès à l'eau pourraient être les prochains défis de l'humanité.

Le rendement agricole et l'accès à l'eau pourraient être les prochains défis de l'humanité.

La Banque Mondiale, une des institutions spécialisées de l'ONU, vient de publier son rapport qui traite chaque année d'un aspect du développement mondial. Cette année, l'institution met l'accent sur les dangers sanitaires et alimentaires que court l'humanité à ne pas s'investir plus concrètement dans la lutte contre le réchauffement climatique. 

Un cri d'alarme basé sur des prévisions pessimistes

Dans son rapport annuel, publié dimanche 23 novembre, la Banque Mondiale, une des institutions spécialisées de l'ONU, a tiré la sonnette d'alarme au sujet de la situation climatique. Un an avant la Conférence de Paris sur le climat, l'institution a envisagé l'hypothèse d'un scénario catastrophe, découlant du non-respect des objectifs climatiques fixés par la communauté internationale pour alerter le monde entier.

La communauté internationale est en effet supposée ne pas dépasser de 2°C la température moyenne de l'ère pré-industrielle, alors que nous en sommes déjà aujourd'hui presque à la moitié (+ 0,8°C). La Banque Mondiale a ainsi envisagé l'hypothèse d'une hausse de 4°C, qui aurait pour conséquence de transformer en « nouvelle norme climatique » les événements climatiques « extrêmes », survenant de nos jours « une fois par siècle ».

L'inquiétude est notamment centrée sur 3 régions du globe (l'Amérique latine, le Moyen-Orient et l'Europe orientale), particulièrement exposées aux conséquences du réchauffement climatique.

Une crise alimentaire en perspective ?

Le rapport s'est penché sur ces régions à travers les thèmes de la sécurité alimentaire et hydrique ainsi que celui de la hausse du niveau des eaux. La fonte des glaciers étant bien entamée, le débit des cours d'eau aura fortement augmenté d'ici quelques années, ce qui provoquera des inondations destructrices des exploitations agricoles dans ces régions. « Si l'on ne fait rien, la plupart des glaciers andins et les deux tiers de ceux d'Asie centrale pourraient avoir disparu d'ici la fin du siècle », prévient le rapport.

« Les conséquences pour le développement seraient graves avec un recul des ressources aquatiques, une montée des eaux, un déclin des récoltes et la vie de millions de personnes mise en danger ». En effet, « la majeure partie des cultures sont tributaires des pluies et très vulnérables au changement climatique annoncé », continue la Banque Mondiale.

Le rendement des cultures de soja pourrait chuter de 30 à 70 % au Brésil, alors que celui du blé est menacé d'être divisé par deux en Amérique centrale ou en Tunisie. En cause, des sécheresses plus nombreuses et plus longues et la multiplication des événements climatiques extrêmes dans ces régions. Si l'on en croit le rapport, dans l’hypothèse d'une hausse de la température de 4°C, jusqu'à 80 % du Moyen-Orient et de l'Amérique du Sud pourraient être frappés par des vagues de chaleur « sans précédent », ce qui risquerait de provoquer des vagues de migration de très grande ampleur.

                                                                             Pour la Banque Mondiale, la réduction des émissions de CO2 est une priorité.

Le réchauffement climatique : une crise sanitaire et inégalitaire qui se prépare

La raréfaction de l'accès à l'eau potable pourrait déclencher, en plus des autres facteurs, une crise sanitaire sans précédent. Le réchauffement climatique touchera en effet très probablement en premier et le plus durement les personnes en situation précaire.

Selon les conclusions tirées par la Banque Mondiale, en collaboration avec l'Institut de recherches sur l'impact climatique de Potsdam (Allemagne), l'éradication de l'extrême pauvreté, déjà compromise dans un monde à +2°C pourrait s'avérer « hors de portée » dans un monde à +4°C.

« Sans une action forte et rapide, le réchauffement [...] et ses conséquences pourraient considérablement aggraver la pauvreté dans de nombreuses régions du globe », prévient le rapport. Les « plus pauvres » et les plus « exclus socialement » seront les premières victimes d'un dérèglement du climat, sans retour possible.

La Banque Mondiale, qui appelle en conséquence à une action « urgente », rappelle que la marge de manœuvre de la communauté internationale se rétrécit de plus en plus. Le rapport rappelle, de plus, l'existence de « preuves croissantes » indiquant que, même si des mesures sont mises en place, « un réchauffement proche de 1,5°C (…) d'ici à la moitié du siècle [est probablement] déjà ancré dans l'atmosphère ». Par conséquent, des dérèglements climatiques sont d'ores et déjà « inévitables ».

Quelles actions sont mises en place ?

Pour Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale, « il est clair que nous ne pouvons continuer sur cette voie d'émissions [de CO2] croissantes et non maîtrisées ».

Après de longues discussions, 9,3 milliards de dollars ont été alloués au Fonds vert de l'ONU, afin d'aider les pays pauvres à lutter contre le réchauffement climatique, ainsi qu'à endiguer le développement de terreau fertile au développement de crises sanitaires et/ou alimentaires.

L'institution appelle également les pays à sortir des stratégies de croissance économique, qui se déploient au prix de l'environnement et de l'avenir. « Une action urgente est requise sur le changement climatique mais elle n'a pas à se faire au détriment de la croissance économique », assure Jim Yong Kim.

Un discours économique de plus en plus important insiste ainsi sur le fait que la transition énergique ne se fera pas au prix de l'économie, notamment grâce à la baisse des coûts de santé et d urbanisme que celle-ci permettrait. 

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L'auteur
Laure Hanggi

Laure Hanggi

Rédactrice

Bio

Etudiante en histoire passionnée d'actualité en général et notamment des questions de santé moderne, en tant qu'enjeux de société. Voir plus

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