Amputée des 4 membres après un passage à l'hôpital
Rédigé par Laure Hanggi , le 24 October 2014 à 16h32
Une jeune vient de porter plainte contre le CHU de Bordeaux.
Une femme de 36 ans vient de porter plainte contre le CHU de Bordeaux, où elle avait été admise pour une IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) en 2011. Suite à son passage à l'hôpital, elle a en effet développé une septicémie qui l'a conduite à être amputée partiellement des 4 membres.
Une simple admission pour une IVG
3 ans après les faits, Priscilla Dray et son mari ont décidé de sortir de leur silence pour porter plainte contre le CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Bordeaux. La jeune femme, de 36 ans, reproche en effet un acte de négligence à l'équipe médicale.
À l'été 2011, cette bordelaise alors enceinte et déjà mère de 3 enfants, décide en accord avec son mari d'interrompre sa grossesse. L'intervention s'étant dérouléz sans encombre, la jeune femme est renvoyée chez elle directement. Souffrant d'une forte fièvre et de douleurs dès le lendemain matin, elle décide de retourner par prudence à l'hôpital. L'interne de garde lui retire alors son stérilet, posé la veille après l'intervention et, après avoir pratiqués des prélèvements, la renvoie chez elle.
Ce n'est que deux jours après sa première admission que le médecin de garde, qui a analysé ses résultats, détecte que Priscilla souffre d'une septicémie (infection grave se propageant par le sang). Rappelée à l'hôpital, la jeune femme devra encore attendre 5 heures avant que lui soit administrée les antibiotiques nécessaires à son traitement. Elle ne sentait alors plus les extrémités de ses membres, qui étaient complètement froides.
Une erreur médicale ?
Deux jours après ces événements, les résultats des analyses de la jeune femme révèlent que celle-ci est porteuse du « streptocoque pyogène de type A », une bactérie qui entame la chair.
Priscilla et son mari accusent aujourd'hui l'équipe soignante d'avoir été négligente et de ne pas avoir été assez rapide dans l'administration des antibiotiques, qui aurait pu ralentir la nécrose des tissus. Face à la détérioration de la situation, la jeune femme a en effet dû être amputée des deux pieds, de l'avant bras droit et de la main gauche quelques semaines plus tard.
Une information judiciaire a été ouverte au tribunal de grande instance de Bordeaux. Des expertises sont en cours, dans le cadre de l'instruction judiciaire et de l'enquête qui se déroulent actuellement.
Le CHU de Bordeaux s'est jusqu'à maintenant refusé à tout commentaire. On sait cependant que la conciliation organisée au lendemain du drame s'est très mal passée. En effet, le responsable du service où l'accident a eu lieu déclinait déjà alors toute responsabilité de l'équipe soignante.