Vous êtes optimiste ? Ca tombe bien, votre chien aussi !
Rédigé par Laure Hanggi , le 24 September 2014 à 17h27
Des chercheurs de l'Université de Sydney ont publié une nouvelle étude affirmant que les chiens eux-aussi montraient des comportements optimistes et pessimistes. Des conclusions qui devraient permettre de mieux appréhender le comportement de nos amis canins, et leur rôle dans la société.
Une étude qui donne le ton
L’étude « Canine Sense and Sensibility » (le sentiment et la sensibilité canine), publiée dans le numéro du 17 septembre du journal PLOS ONE, fait état des conclusions établies par des chercheurs de l’Université de Sydney. Selon eux, certains chiens seraient intrinsèquement plus optimistes que d’autres. Comment s’y sont-ils pris ?
Les chiens ont successivement été entraînés à répondre à deux types de tonalités, séparées par une octave. Chaque tonalité était associée à une récompense plus ou moins alléchante. Si la première correspondait à un demi bol de lait, la seconde n’était associée qu’à un demi bol d’eau. Pour le Docteur Melissa J. Starling, responsable de l’étude et comportementaliste animale, « cette recherche est passionnante car elle mesure les états émotionnels positifs et négatifs chez les chiens de manière objective et non-invasive. Elle offre aux chercheurs et aux propriétaires de chiens un aperçu du point de vue des chiens et comment celui-ci change ».
En effet, une fois que les chiens ont appris à associer chaque son à la récompense lui étant attaché, les chercheurs leur ont fait écouter des « tonalités ambiguës », que les chiens n’avaient jusque-là pas entendues, afin d’étudier leurs réactions. Ils ont alors observé deux tendances chez les chiens. Ceux que l’on peut qualifier d’optimistes ne se sont pas laissés désarçonner et ont réagi comme ils l’auraient fait dans le cas de la tonalité associée au lait. Les autres, qui n’ont pas marqué de réaction, ont été qualifiés de pessimistes. Ces derniers, sont « plus prudents et moins enclins à la prise de risque » selon les chercheurs, et se contentent donc facilement d’une situation de statu quo. Cela ne veut pas pour autant dire que ces derniers soient malheureux, ils ont juste besoin de plus d’encouragements pour passer à l’action.
Si ses conclusions sont si importantes, c’est qu’elles pourraient se retrouver très utiles d’un point de vue pratique dans la société humaine.
Des applications utiles dans la vie de tous les jours
Les résultats de cette mesure de l’état émotionnel des chiens, grâce à un système de récompense, pourraient s’avérer significatifs dans des domaines bien précis de l’activité humaine.
Par exemple, dans le domaine médical, où des chiens sont entraînés pour aider et accompagner des personnes aveugles, âgées ou malades ; a-t-on intérêt à ce qu’un chien trop optimiste se retrouve comme seul guide de ces personnes face à une route à traverser ? Au contraire, ce tempérament fougueux correspond parfaitement à des missions telles que celles que l’on retrouve dans la police (recherche de drogues ou d’explosifs). « Si nous avions connaissance du degré d’optimisme ou de pessimisme des meilleurs candidats pour un travail, nous pourrions tester l’optimisme des chiens en amont et identifier les bons candidats à l’entraînement pour ce travail », explique Starling. Pour les chercheurs, il ne faut cependant pas privilégier l’une des deux conditions, bien que les chiens optimistes semblent être plus nombreux dans le cadre de l’étude.
Aujourd’hui, il n’y a pas d’implications directes pour les animaux de compagnie, mais cette étude pourrait nous aider à redéfinir la manière dont nous appréhendons le bien-être des animaux. Si la recherche peut être étendue à une plus large échelle, la compréhension de ce qui place les chiens dans un état de détresse émotionnelle permettrait de leur assurer un meilleur environnement, et de mieux comprendre comment ils pourraient jouer un rôle dans les questions de dépendance ou d’assistance humaine.