Dewayne Johnson contre Monsanto, témoignage du plaignant

Monsanto se retrouve sur le banc des accusés dans le cadre d’un procès contre le Roundup à San Francisco. Dewayne Johnson, atteint d’un cancer en phase terminale, reproche au groupe américain d’avoir sciemment caché le caractère cancérigène et la dangerosité de son herbicide dont le principe actif est le glyphosate.

Une polémique grandissante et un lien de causalité encore à prouver

Dewayne Johnson, le plaignant, est un Américain de 46 ans et père de deux enfants. Il a été diagnostiqué en 2016 d’un lymphome non-hodgkinien. Son cancer provoque de nombreuses lésions sur son corps. Selon ses dires, le Roundup serait la cause de sa maladie. Il a pulvérisé cet herbicide sur des terrains scolaires en Californie entre 2012 et 2014.

Le Roundup, herbicide le plus utilisé dans le monde, est très apprécié des agriculteurs et des paysagistes pour son efficacité et son coût abordable. Cependant, il fait l’objet de polémique en raison de sa principale substance active, le glyphosate. L’Organisation Mondiale de la Santé a classé ce produit comme cancérigène probable et génotoxique pour les êtres humains.

D’après l’un des avocats de Dewayne Johnson, Monsanto est au courant depuis 40 ans que les composants de base du Roundup sont susceptibles d’engendrer des tumeurs chez les animaux. Or, le lien entre le glyphosate et les cancers chez les utilisateurs du Roundup n’est pas encore clairement établi. Les résultats de centaines d’études sur le sujet restent contradictoires.

Une mission difficile pour l’accusation mais d’autres plaintes en attente

Convaincre les jurés apparait comme une mission des plus difficiles pour le plaignant et ses avocats. A l’heure actuelle, en dépit de plusieurs années de débat et une multitude d’études, aucune preuve scientifique ne permet d’affirmer la dangerosité du glyphosate et le lien entre le cancer de Dewayne Johnson et le Roundup.

Par ailleurs, Monsanto a mis tout en œuvre depuis le début du procès pour contester tout lien qui peut exister entre cancer et glyphosate. Les avocats du groupe américain ont appuyé leurs arguments par plus de 800 études scientifiques qui attestent que le Roundup ne provoque pas de cancer. Néanmoins, ce procès n’est que le premier des quelques milliers de procédures qui visent ce produit.

Pour Robert Kennedy Junior, neveu de l’ancien président des Etats-Unis John F. Kennedy, il n’est pas surprenant que Monsanto tente de dissimuler la dangerosité du Roundup et d’influer sur le processus d’autorisation. Il espère tout de même que Dewayne Johnson obtienne le plus possible de dédommagement. Pour cause, le glyphosate figure parmi les produits cancérigènes en Californie.