Le traumatisme crânien, un facteur conséquent du stress post-traumatique
Rédigé par Céline Le Goff , le 24 July 2014 à 16h04
Une étude s’est penchée sur la relation entre le traumatisme crânien et le syndrome du stress post-traumatique. Les résultats ont démontré que les blessures cérébrales augmentent le risque d’apparition du syndrome. Mieux comprendre l’origine de ce phénomène permettra de mieux le soigner.
200 000 personnes touchées par le stress post-traumatique chaque année
Chaque année, 200 000 personnes en France souffrent du syndrome de stress post-traumatique, la moitié d’entre eux ont également un traumatisme crânien. Ce syndrome qui intervient après un accident ou une agression particulièrement violente a été tout d’abord diagnostiqué chez les soldats qui avaient vécu un événement choquant pendant la guerre. Ce n’est que plus tard, vers le milieu du XXème siècle, qu’on reconnait que les civils peuvent également être concernés. Le syndrome se caractérise par des insomnies, cauchemars, difficulté de parler de l’événement qui a été la cause, difficulté à se concentrer…
Une étude réalisée par l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) a étudié le lien de causalité entre un traumatisme crânien et le syndrome. Publiée mercredi 23 juillet dernier dans la revue Jama Psychiatry, elle a été menée par le Professeur Emmanuel Lagarde auprès de 1300 patients entre décembre 2007 et février 2009. Ces personnes avaient été admises aux urgences de Bordeaux pour un traumatisme et ont été recontactées trois mois plus tard pour l’étude. Plus de 500 souffraient d’un traumatisme crânien léger au moment de leur accident. Les patients ont rempli un questionnaire pour déterminer leur santé mentale et physique avant l’accident.
Une prise en charge plus efficace si elle est administrée immédiatement
Les résultats démontrent que subir un traumatisme crânien multiplie par 4.5 fois le risque de développer une condition de stress post-traumatique. Ces résultats sont plutôt surprenants puisque les scientifiques ont cru pendant longtemps que le traumatisme crânien et le stress post-traumatique n’avaient aucun lien.
Grâce à cette étude, les chercheurs ont pu déterminer des profils particulièrement vulnérables. Ceux qui ont subi un accident de la route sont plus susceptibles de développer un stress post-traumatique, les femmes également sont plus touchées que les hommes. Ceux qui ont subi des traumatismes ponctuels ou chroniques dans le passé sont plus exposés au risque. L’enjeu de cette analyse est de permettre de mieux traiter ce syndrome puisque les médecins disposent de traitements tels que des médicaments ou la prise en charge psychologique qui peuvent être efficaces s’ils sont délivrés immédiatement après l’événement déclencheur.
Il est donc conseillé de consulter après tout traumatisme crânien pour être pris en charge immédiatement. Il est en effet très difficile de se rendre compte après l’accident qu’on est atteint d’une telle situation puisque les symptômes n’apparaissent qu’après plusieurs semaines. Or si le patient attends l'apparition des symptômes pour se faire soigner, le traitement sera moins efficace.