Sédentarité, une bombe à retardement pour la santé

La sédentarité provoque différentes maladies et incapacités. Responsable de 3,8 % des décès toutes causes confondues, elle tue autant que le tabac. Plus le temps passé en position assise est long, plus l’espérance de vie se raccourcit. Un mode de vie sédentaire accélère de huit ans le vieillissement du corps.  

Hausse des facteurs de risque cardiovasculaires et de la mortalité

Une personne est considérée comme sédentaire quand elle passe en moyenne sept heures par jour en position assise. D’après le Pr Michel Galinier, chef du service de cardiologie au CHU de Toulouse, la sédentarité accroit les facteurs de risque cardiovasculaires comme le diabète, l’obésité ou encore l’hypertension artérielle. La jeune génération est de plus en plus concernée par ce problème.

Les progrès technologiques de ces dernières décennies ont réduit le temps d’activité sportive, même des enfants et des adolescents. Allumer la télévision ou l’ordinateur pendant les temps libres tout en grignotant devient un geste banal. Or, au-delà de huit heures par jour en position assise, la mortalité augmente de 8 %. Au-delà de dix heures, celle-ci passe à 34 %.

A cela s’ajoute le problème d’inactivité physique. Le nombre des personnes inactives est en hausse continue. Deux heures d’activité physique journalière sont indispensables pour éviter les effets néfastes de la sédentarité. Pourtant, de nombreuses personnes ne font même pas les 75 minutes d’activité physique hebdomadaire intense ou les 150 minutes d’activité physique modérée recommandées.

Valorisation du sport auprès des jeunes et intégration aux études

Afin de prévenir les dangers de la sédentarité, en particulier chez les jeunes, le Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport à l’hôpital Pontchaillou de Rennes, recommande la valorisation du sport auprès des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. De même, il devient urgent de ne plus glorifier les mensurations des mannequins anorexiques au bénéfice des corps des sportifs.

Le Pr François Carré préconise notamment de s’inspirer des pays nordiques. Les législateurs ont officiellement adopté des pauses « gigotage » en classe primaire. A intervalles réguliers, les écoliers se lèvent pour courir et sauter. Par ailleurs, les parents sont invités à privilégier la marche pour emmener leurs enfants à l’école pour qu’ils bougent autant que possible.

Le spécialiste préconise également l’intégration du sport au cursus d’études universitaires pour remédier à la sédentarité. En effet, 90 % des étudiants pratiquant régulièrement du sport avant leur entrée à l’université ne font plus d’activité physique jusqu’à la fin de leurs études. Tel est déjà le cas dans des écoles d’ingénieur comme l’Institut National des Sports Appliqués.