Grève des médecins : le mouvement s'organise
Rédigé par Laure Hanggi , le 23 December 2014 à 11h50
La grève des médecins a été lancée cette semaine - Personnes marchant dans la rue, Fotolia © bluraz
Alors que les Fêtes arrivent à grands pas, la colère continue de gronder dans le monde médical. Du 22 au 31 décembre, les urgentistes, les médecins libéraux et les généralistes se mettront tour à tour en grève.
Le monde médical gelé
C'est aujourd'hui que démarre le mouvement de grève des médecins libéraux annoncé il y a plusieurs semaines. La majorité des cabinets libéraux seront ainsi fermés entre les deux réveillons, à compter d'aujourd'hui, mardi 23 décembre, et ce jusqu'au 31 décembre. Ils prennent le relais des urgentistes, dont la grève a commencé la veille, le lundi 22 décembre.
Des professionnels à l'arrêt alors que la période s'annonce chargée, les différentes Agences Régionales de Santé (ARS) ayant prévu un pic d'épidémies de gastro-entérite et de grippes pendant la période des Fêtes.
Que faire durant la grève en cas d'urgence ?
En cas d'urgence, les patients ne seront pas totalement démunis. Une permanence des soins sera mise en place par les différentes ARS (agences régionales de santé). Ces dernières précisent sur leur site respectif la démarche à suivre en cas d'urgence, afin de pouvoir être pris en charge. Les 23, 24, 29 et 30 décembre ainsi que le 2 et 3 janvier en journée, si votre médecin traitant ne consulte pas et qu'il ne vous a pas redirigé vers un collègue, appelez le 15. Celui-ci vous orientera en fonction de votre urgence médicale.
Pour les autres jours et durant la nuit, le dispositif de permanence assuré par le service de garde des médecins libéraux sera actif et joignable via le 15.
Quelles revendications pour cette grève ?
À l'origine de cette colère, plusieurs annonces concernant des mesures du projet de loi de Santé, qui doit réformer plusieurs aspects du monde médical. Les urgentistes réclament ainsi une réduction de leur temps de travail hebdomadaire (48 heures au lieu de 60), une valorisation de leurs heures supplémentaires et les importantes coupes budgétaires des hôpitaux (2 milliards d'économies d'ici 2017), alors que ceux-ci souffrent déjà d'un manque de moyens.
Du côté des médecins libéraux, c'est la main-mise de plus en plus importante de l'Etat sur leur profession et leur exercice qui pose problème.
Demain, mercredi 24 décembre, ce sera au tour des médecins généralistes de se mettre en grève. Ceux-ci réclament notamment une revalorisation de leur consultation (25 euros contre 23 actuellement) et une annulation de la généralisation du tiers payant (avance de frais) à tous les assurés, qui leur fait craindre des retards de paiement.
Des discussions entre le Ministère de la Santé et les différents acteurs de cette grève devraient déterminer l'évolution de la situation.