Campagne de vaccination contre la grippe : ce qu'il faut savoir
Rédigé par Laure Hanggi , le 23 October 2014 à 17h57
Les personnes âgées sont particulièrement sensibles au virus de la grippe.
L'arrivée de la campagne de vaccination contre la grippe suscite chaque année débats et méfiance. Se faire vacciner reste cependant le moyen le plus efficace de se protéger face à la maladie. Une semaine après le début de cette campagne (jeudi 16 octobre), petit rappel des faits pour les retardataires et pour ceux qui se poseraient encore des questions.
Une maladie loin d'être anodine
En France, la grippe saisonnière n'est pas une grande source d'angoisse. Pourtant, cette infection respiratoire aiguë ne doit pas être prise à la légère. Selon l'Institut de veille sanitaire (InVS), 7800 personnes en sont mortes (105 de manière directe) l'année dernière. En effet, si la grippe n'est pas dangereuse pour la plus grande partie de la population, elle peut être fatale pour les 10 millions de personnes considérées comme vulnérables. C'est pourquoi tout est mis en place pour que ces personnes se vaccinent. L'Assurance-Maladie prend ainsi en charge les frais de la vaccination et des bons de vaccination antigrippale, à présenter à la pharmacie et au médecin, ont été envoyés chez les personnes à risques.
Sont concernées : les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes, les personnes souffrant de maladies chroniques ainsi que leur entourage (médical et personnel), les obèses ainsi que le personnel médical.
Le vaccin contre la grippe est cependant loin d'être un automatisme, notamment chez les personnes âgées. Pour preuve, en 2008, deux personnes sur trois de plus de 65 ans se faisaient vacciner. En 2013, elles n'étaient plus qu'une sur deux à le faire. Celles-ci ne sont pas les seules à bouder le vaccin, méfiance et rumeurs le concernant allant bon train.
Le France se méfie.. peut-être trop !
La France fait partie des pays où l'image des vaccins est la plus mauvaise. Bruno Lina, virologue professeur de médecine et responsable du Centre national de référence sur la grippe remarque que « chaque année, on note en France une baisse du taux de vaccination contre la grippe ». Ces baisses sont très sensibles, mais les non-vaccinés n'ont peut-être pas toujours conscience du risque qu'ils courrent. Ces derniers ont ainsi "ont une mortalité nettement supérieure à celle des vaccinés. [Ainsi], une vaccination plus étendue permettrait d'éviter 3000 décès chez les personnes de plus de 65 ans », affirme-t-il.
C'est la question de l'efficacité du vaccin qui demeure épineuse. Le taux d'efficacité de celui-ci varie en effet entre 65 et 75 % et ne protège donc pas totalement contre la grippe. Les risques de complications sont cependant moindres chez les personnes vaccinées. Reflet de cette méfiance, les chiffres parlent d'eux même. Si en 2004, 62,5 % des Français s'étaient fait vacciner, ils n'étaient plus que 50 % en 2012. 56 % d'entre eux ne voyaient même plus l'intérêt de se faire vacciner l'année dernière.
Selon le Dr Claude Leicher, président du syndicat des médecins généralistes (MG France), ce manque d'intérêt pour une maladie qui tue témoigne d'une « perte de confiance dans la parole publique ». Il note également l'influence qu'a pu avoir le fiasco des vaccins contre la grippe H1N1 en 2009, qui a alimenté la peur des effets secondaires.
Cependant, comme le rappelle le ministère de la Santé, le vaccin contre la grippe reste le meilleur moyen de se protéger, d'éviter les complications ainsi que d'endiguer la propagation du virus.
De bons gestes à adopter
Si la grippe est considérée comme étant si peu inquiétante, c'est parce qu'elle est souvent confondue avec le « syndrome grippal », manifestation d'autres virus dont on peut guérir par antibiotiques. Ces derniers sont d'ailleurs totalement inefficaces contre la grippe !
3 à 4 millions de personnes sont touchées, sans conséquences graves, chaque année par le virus de la grippe. Pour limiter la propagation du virus, des gestes simples peuvent être adoptés : se laver régulièrement les mains, aérer les pièces, se couvrir la bouche et utiliser des mouchoirs jetables.
Le vaccin mettant deux semaines à devenir efficace, il est conseillé de se faire vacciner avant le 1er Novembre. Le vaccin sera alors actif pendant 6 mois, couvrant ainsi la période de pic de la maladie entre décembre et janvier. La campagne de vaccination se tiendra, elle, jusqu'au 31 janvier 2015.