De meilleures conditions de vie pour les prématurés

Est considérée comme prématurée toute naissance survenant avant 35 semaines de grossesse ou 37 semaines d’aménorrhée. Les conséquences sur le développement de l’enfant dépendent du niveau de prématurité. Néanmoins, grâce aux progrès de la médecine, les conditions de vie des bébés prématurés se sont nettement améliorées sur les vingt dernières années.

Progression du taux de survie des enfants prématurés

D’après les résultats de l’étude Epipage 2 publiés dans la revue British Medical Journal, le nombre des prématurés qui survivent au-delà de deux ans a enregistré une augmentation de 6%. Pour aboutir à leur conclusion, les auteurs ont procédé à une comparaison des données collectées entre 1997 et 2011, sur 5 567 enfants dans neuf régions de la France.

Les chercheurs ont également constaté que le risque de développement d’handicaps moteurs et sensoriels a diminué de 7%. Ainsi, les prématurés vivent mieux et sont en meilleure santé qu’il y a deux décennies. Pour Pierre-Yves Ancel, professeur de santé publique à l’université Paris-Descartes et chercheur à l’Inserm, cela s’explique par leur suivi systématisé et organisé sur l’ensemble du territoire.

Outre la mise en place de réseaux de médecins et d’autres professionnels dédiés au suivi des prématurés, les progrès médicaux ont joué un rôle prépondérant dans cet embelli. Dès que le risque de naissance prématurée est élevé, les médecins administrent des corticoïdes à la future maman. Cela favorise le développement d’organes vitaux tels que les poumons.

Implication des parents dans l’évaluation des capacités

Cette étude Epipage 2 met aussi en avant l’importance de chaque semaine supplémentaire à l’intérieur du ventre de la mère pour les prématurés. En effet, le taux de survie des enfants de très grande prématurité, nés avant la 28ème semaine, est seulement de 52% tandis que celui-ci s’élève à 99% chez les enfants de prématurité moyenne, nés entre la 32ème et la 36ème semaine de grossesse.

De même, les enfants de très grande prématurité sont plus souvent victimes de complications telles que les pathologies respiratoires, digestives et cérébrales. A titre d’exemple, près de 7% d’entre eux sont atteints de paralysie cérébrale contre 4% des enfants de grande prématurité et uniquement 1% des enfants de prématurité moyenne.

Par ailleurs, les parents ont été invités à évaluer les capacités de leurs enfants prématurés en répondant à un questionnaire. L’analyse des réponses a montré que 40 à 50% d’entre eux ont des capacités en-dessous de la normale. Cela sous-entend des risques importants de retard de développement. Il convient d’étudier si ces risques peuvent affecter leur vie future.