Le bisphénol S, encore plus dangereux que le bisphénol A ?

Interdit en France depuis 2012, le bisphénol A a été remplacé par le bisphénol S. Pourtant, ce produit s’avère être plus dangereux d’après une étude réalisée par l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse. Les conclusions publiées dans la revue Environmental Health Perspectives sont très inquiétantes avec des effets sanitaires plus préoccupants.

Une alternative au BPA déjà pointée du doigt à plusieurs reprises

Le bisphénol A ou BPA est une substance bien connue comme perturbateur endocrinien. Son utilisation est interdite dans l’alimentation pour bébé et strictement réglementée pour le reste de l’offre alimentaire. Après cette interdiction, les industriels l’ont remplacé par le bisphénol S ou BPS. Cependant, sa ressemblance chimique avec le BPA n’était pas de nature à rassurer sur sa non-toxicité.

D’ailleurs, cette étude menée par l’ENVT n’est pas la première à soulever la dangerosité du BPS. En 2015, des scientifiques ont conclu que le bisphénol S et le bisphénol F sont néfastes pour les humains et les rongeurs. Une autre étude présentée en 2017 au Congrès de la Société américaine d’endocrinologie a révélé que le BPS favorise le cancer du sein.

Les bisphénols constituent une famille de substances chimiques organiques de synthèse. Il en existe à l’heure actuelle plus d’une vingtaine, dont les plus utilisés sont le BPA et le BPS. Ils sont majoritairement présents dans la fabrication des polycarbonates et des résines époxy pour la réalisation de boîtes de conserve, de canettes, etc. 

Une absorption complète et une concentration élevée dans le sang

Dans la majorité des cas, l’Homme est exposé en consommant de la nourriture contaminée par des contenants alimentaires qui renferment des bisphénols. L’équipe scientifique a ainsi choisi d’évaluer le taux d’absorption réelle du BPS et son excrétion. Ils les ont ensuite comparé avec ceux du BPA. Pour ce faire, les chercheurs ont mené des tests sur des porcelets.

Le BPS a été administré par voie orale ou par injection. Les résultats ont révélé que le BPS est entièrement absorbé par l’organisme contre 77 % pour le BPA. Après être passé par le foie et l’intestin, uniquement 41 % du BPS sont excrétés contre 0,50 % pour le BPA. En effet, le foie inactive plus de 99 % du BPA.

Enfin, le BPS persiste 3,5 fois plus longtemps dans le sang que le BPA. Ainsi, les auteurs de l’étude en concluent que sa concentration dans le sang est environ 250 fois supérieure à celle du BPA.