Produits à base de poisson : le flou des étiquettes dénoncé
Rédigé par Emmylou Drys , le 23 June 2014 à 14h00
L’association de consommateurs CLCV (Consommation Logement et Cadre de vie) publie ce lundi 23 juin les résultats d’une enquête sur les produits alimentaires transformés à base de poisson. Résultat : on ne sait pas vraiment ce que l’on mange et la plupart des produits ne contiennent pas de vrai poisson.
Surimis, rillettes de saumon ou de crabe ou encore taramas vont sûrement venir accompagner vos apéritifs cet été. Plus sains que le saucisson sec ou autre charcuteries, ces produits à base de poisson sont très prisés. Seulement, les industriels se donnent bien du mal pour ne pas indiquer sur leurs étiquettes des informations telles que les espèces de poissons utilisées ou encore la quantité contenue dans chaque produit.
70 produits passés au crible
La CLCV a passé au crible les étiquettes de 70 produits différents à base de poissons. Que ce soit des rillettes, poissons panés, nuggets, brandades et parmentiers ou encore des plats cuisinés comme les pâtes au saumon, de grandes marques ou de marques distributeurs.
Les conclusions sont poignantes : dans 80 % des cas, le type de poisson consommé n’est pas précisé sur les étiquettes des produits. « Est-on en présence de merlu, de cabillaud, de colin ou de saumon ? Impossible de le savoir » explique l’association.
Ironiquement, elle ajoute qu’il faudrait au consommateur une calculatrice afin de savoir le pourcentage de poisson contenu, au vu de l’information fournie sur l’étiquetage.
Un mélange de poissons « peu ragoûtant »
Dans 80 % des cas, ces produits de la mer sont fabriqués à base de « chair » ou de « pulpe de poisson » et non de filets ou autres morceaux nobles. Dans ces appellations, il faut comprendre chutes de filetage, arêtes ou encore peau de poisson, le tout passé au mixer : un mélange « peu ragoûtant » selon l’association.
Bien que la CLCV précise que ces aliments ne soient pas dangereux pour la santé, elle dénonce la qualité « très médiocre » de ces derniers.
Une demande de clarification aux pouvoirs publics
L’association de consommateurs requiert donc des pouvoirs publics et autres professionnels de l’agroalimentaire et de la distribution de travailler à une clarification de l’étiquetage des produits transformés à base de poisson. « Les consommateurs ont le droit de savoir ce qu'ils mangent et le flou qui prévaut aujourd'hui n'est pas acceptable » achève-t-elle.