Des plaintes déposées contre des faux infirmiers
Rédigé par Céline Le Goff , le 23 June 2014 à 08h11
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Six plaintes ont été déposées par l’Ordre des Infirmiers le jeudi 19 juin contre six différents établissements hospitaliers dont deux publics. L’Ordre dénonce que des fonctions d’infirmiers sont remplies par du personnel non qualifié, tel que des aides-soignants ou des techniciens de surface. Il précise que la sécurité des soins est en jeu.
Ce n’est pas la première plainte déposée par l’Ordre des infirmiers, présidé par Yann de Kerguennec. En 2012, l’Ordre avait déposé plainte contre 14 aides-soignants et un agent d’entretien pour les mêmes motifs. Cette fois-ci, parmi les six hôpitaux, l’établissement de Villeneuve-sur-Lot et le CHU de Rennes sont concernés.
Le projet de loi de santé envisage la suppression de l’Ordre
Si les faits s’avèrent vrais, les conséquences seraient lourdes. La loi définit en effet précisément les fonctions et missions des infirmiers. Or, l’ordre dénonce des sutures pratiquées et le placement des patients en bloc opératoire par des personnes non diplômées et non compétentes. Il s’agit donc de l’exercice illégal de la profession. Les médecins et le chef d’établissement sont aussi visés pour complicité d’exercice illégale et mise en danger d’autrui.
L’ordre veut défendre la sécurité des soins donc éviter certaines infections nosocomiales et des risques d’erreurs médicales, ainsi que protéger le diplôme et la moralité des infirmiers. Cependant, il est depuis peu menacé. Des tensions sont nées entre le gouvernement et l’Ordre. La ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, a remis en question la nécessité d’une telle organisation en mai dernier. Elle a notamment souligné le fait que seulement 153 000 des 450 000 infirmiers exerçant en France sont actuellement inscrits à l’Ordre. Le projet de loi de santé prévoyait de le supprimer ou de rendre l’adhésion des infirmiers facultative, ce qui reviendrait à condamner l’instance.