Le klaxon responsable de 10 000 morts par an
Rédigé par Laure Hanggi , le 22 December 2014 à 11h36
Un conducteur énervé - Fotolia © Minerva Studio
Avis à tous les citadins. Le Figaro Santé relaye une étude selon laquelle la pollution sonore serait bien plus nocive que ce que l'on pense. Le bruit serait en effet à l'origine de milliers de morts prématurées en Europe.
Le bruit : dévastateur pour la santé
À toutes les personnes partant travailler tous les jours en voiture et qui ont la main leste sur le klaxon : le bruit dont vous êtes à l'origine, et dont vous êtes vous-même victimes, pourrait s'avérer très dangereux. En effet, l'exposition au bruit, selon son intensité et sa régularité, peut entraîner une perte de l'audition totale ou affecter l'oreille interne de manière irréversible.
Cependant, si le bruit est si dangereux, c'est qu'il n'affecte pas uniquement le système auditif. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) mettait ainsi déjà en cause le bruit, dans un rapport de 1999, dans le développement de complications cardiovasculaires (lors d'exposition prolongées). Celui-ci a en effet pour conséquence d’accélérer la fréquence cardiaque. Des études ont également montré que le bruit pouvait aggraver et faciliter le développement de troubles mentaux.
10 000 morts causées par le bruit chaque année en Europe
Ces effets dévastateurs du bruit se voient confirmés par un nouvelle étude de l'Agence européenne de l'environnement (EEA), qui révèle que 43 000 hospitalisations et 10 000 morts prématurées seraient dues, chaque année, à la pollution sonore découlant du trafic routier, en Europe. Un peu moins d'un million de cas d'hypertension viendraient s'ajouter à la longue liste des dommages collatéraux du bruit.
Une situation alarmante, quand on sait qu'un européen sur 4, soit 125 millions de personnes, est victime chaque jour de nuisances sonores créées par le trafic routier et dépassant le seuil légal fixé par l'UE (65 décibels). Publiée le vendredi 19 décembre 2014, cette étude rappelle que la surexposition quotidienne à des niveaux de bruits trop importants est un danger pour la santé publique à ne pas négliger.
La France également concernée
L'hexagone compte près de 12 % de sa population, soit 7 millions de personnes, exposés à des niveaux de bruit dépassant le seuil fixé par l'UE, selon un sondage IFOP de septembre 2014, réalisé pour le ministère de l'Écologie et de l'Environnement. Deux tiers des Français y déclaraient ainsi que la nuisance sonore qui les importunait le plus était « le bruit des trafics routiers ». Lors de ce sondage, la moitié des personnes sondées avait d'ailleurs déclaré penser que cette pollution sonore aurait, dans le futur, un effet négatif sur leur santé. Une conscience du danger bien réelle qui ne se concrétise malheureusement pas assez dans les comportements quotidiens.